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La Capitale au premier jour du Ramadhan : la frénésie des achats s’empare des jeûneurs

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Ramadan 2016 commence bien pour les ménages. Au premier jour, les couffins sont relativement remplis, malgré que l’abondance des années précédentes ne soit plus de mise.
Sous un soleil de plomb, au marché de Bab El-Oued, l’un des plus prisés, les bousculades sont là pour attester de la force d’une population qui a faim. Même un pâtissier, généralement peu «accueillant» a enregistré, au premier jour, une affluence que l’on pourrait qualifier de record. La palme d’or en la matière revient sans conteste aux bouchers. Ceux-ci adoptant des tarifs chers aux opérateurs de la Téléphonie mobile (ex. au lieu de 600 DA, ils mettent 599 DA), devraient penser à recruter des agents de sécurité pour mettre un peu d’ordre dans les chaînes qui s’allongent de part et d’autre de leurs boutiques, et prévenir les éventuels dérapages entre clients. Les cuisses de poulet ont atteint les 180 le kilo, un prix que beaucoup de clients ont jugé abordable. Le gigot à 1 050 DA, la viande hachée à 599 DA et le foie de veau à 950 DA, sont parmi les prix chocs que le boucher du coin affiche ostentatoirement. La viande de veau sans os est proposée, quant à elle, dans une fourchette comprise entre 490 et 740 DA. À cause de ses tarifs, le boucher a failli être assiégé par une faune des partisans de la rationalisation des dépenses ! La frénésie des achats touche aussi les jus en plastiques. Sans contrôle aucun, différentes marques sont étalées en plein soleil -les plus consciencieux optent pour l’ombre créée par les branches d’un arbre-, et à des prix compétitifs. «On en économise jusqu’à la moitié du prix commun, ça dépend de la marque et de la capacité», selon un acheteur qui semble très au fait des «fluctuations» de cette marchandise. Le flan est cédé, à la criée, à 100 DA les trois boîtes, des jeunes de moins de 15 ans pour la majorité d’entre eux en font leur fonds de commerce. Il n’est pas encore 14 heures que le stock, plus d’une soixantaine de boîtes, a été écoulé déjà. Les serviettes et autres accessoires à usage gastronomique, que des jeunes exposent sur une petite table confectionnée pour la circonstance, sont très demandés en cette période ou après une bonne bouffe il faut bien se nettoyer la bouche. Le marché des fruits et légumes, peu spacieux, est légèrement boudé par la clientèle habituelle. Ce n’est pas à cause des prix, qui semblent maintenus par rapport à la période post-Ramadan, mais pour un problème de disponibilité de la marchandise. C’est ce qui fait grincer des dents de beaucoup de clients, probablement des grands consommateurs d’abricot, de nèfles et autres variétés juteuses.
Ce n’est pas pour manger que des gens achètent, à raison de 1 000 DA en moyenne quotidienne, mais, souvent, pour la contemplation lors de la rupture du jeûne. Les déperditions alimentaires sont légion durant ce mois que l’on affuble de la sacralité. Tout le monde le sait, mais personne ne s’en rend compte, pas la nuit même, ce qui aurait permis de se rattraper les jours d’après, mais après que le Ramadan eut été consommé, consommant avec lui toutes les bourses. Mais cela est un autre sujet. Par ailleurs, la circulation automobile est contraignante, malgré les efforts déployés par les forces de l’ordre, plantés aux différents coins des rues, ruelles et artères de la ville. Les coups de sifflets pour rappeler les contrevenants, les adeptes du stationnement aléatoire et les piétons dans les nuages traversant la route comme il leur paraît convenable, sont parmi les décibels les plus entendus ce jour-là. D’autre part, la mission des policiers c’est aussi d’orienter les égarés de la route, ceux dont l’itinéraire un tantinet erratique contribue à perturber fortement le trafic routier, en leur indiquant le meilleur chemin à prendre, le raccourci à emprunter. Cette faveur, les flics ils la font constamment, surtout que la Capitale est un labyrinthe tortueux, même pour ses autochtones, et qui requiert une plus grande attention de la part des conducteurs. Sinon, le seul fait de rater une bifurcation est synonyme de ratage de toute une heure à tenter de se frayer un chemin entre la masse compacte de véhicules qui s’étendent à perte de vue. Les relents de précipitation sont également légion à cette heure de la journée, entre midi et quatorze heures, les coups de klaxons fusant de partout en sont l’un des indices probants. Les conducteurs des véhicules tous gabarits semblent engager une course contre la montre, et ce, bien que l’heure de la prière du “Maghrib, fixée à 20 heures passées, demeure très avantageuse même pour ceux qui habitent à Tipaza, soit à plus de 70 kilomètres du chef-lieu de la wilaya d’Alger. Malgré cela, la frénésie de se bousculer et d’arriver tôt, de peur dans tomber dans les travers des embouteillages, à Bab-el-Oued, vers la route de Aïn-el-Bénian et Staouéli, et à Ben-Aknoun en se dirigeant vers l’autoroute menant à Zéralda, Koléa et Bou-Ismaïl, demeure une crainte à gérer et, surtout, à prendre en considération, tôt le matin. Il n’en demeure pas que l’ambiance du premier jour est relativement sereine. La chaleur a fait cloîtrer beaucoup dans leurs demeures. Le début des vacances et, probablement, l’annonce de refaire partiellement le Bac, dont les examens sont arrêtés entre le 19 et 23 juin, semblent démunir de charme le fait de se trimballer, principalement pour les élèves de Terminale, dans la rue. L’heure est aux révisions.
Zaid Zoheir

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