Sous le slogan de «Consommer algérien», une vaste campagne de sensibilisation nationale portant en guise d’intitulé la promotion de la production locale, se déroule à partir d’aujourd’hui jusqu’au 3 mai et ce, à travers les 48 wilayas du pays. ,L’objectif avoué, pour certains c’est une gageure, consiste à amener le consommateur algérien à orienter ses choix de consommation vers les produits fabriqués localement, au détriment des produits d’importations. En fait, la parade est toute trouvée puisque l’on soutient à ce propos que le produit d’importation n’est pas nécessairement de bonne qualité. Et si le ministre du secteur du Commerce, Amara Benyounès, a fait observer qu’il s’agit là d’une œuvre de «patriotisme économique », les patrons d’entreprises, un peu à l’image du FCE, promettent de créer un label algérien garanti. Il s’est même trouvé un secrétaire général de l’UGTA mais pas seulement lui, qui explique qu’en consommant local, le consommateur participe à la création de postes d’emploi. Il est temps d’agir pour sauver et préserver notre production, a dit entre autres déclarations Amara Benyounès tout en expliquant qu’il s’agit de promouvoir les exportations hors hydrocarbures dont dépendent en grande partie les dépenses de l’État et de réduire, également, une facture d’importations considérablement lourde. En fait, difficile objectif que celui de convaincre le consommateur algérien à privilégier le produit fabriqué localement surtout si l’on considère que la production est très peu compétitive relativement aux attentes du consommateur. Sollicité par l’APS, le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités auprès du ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, a apparemment un autre avis sur la question et explique que l’Algérie recèle nombre de créneaux prometteurs. S’agissant du double objectif d’exploiter les potentialités locales de production et de mettre un frein à la frénésie des importations, la parade consiste à promouvoir la production nationale dans des branches comme celles de l’électroménager et de l’électronique, de l’agroalimentaire ou encore du secteur de l’artisanat. Et pour le responsable d’affirmer à contre-courant de l’opinion publique que les entreprises algériennes mettent sur le marché une panoplie non négligeable de produits agroalimentaires et produits agricoles frais de qualité et à la compétitivité irréprochables. Les produits électroménagers et électroniques locaux jouissent du même jugement favorable chez le même responsable. Sur un autre registre, et alors que des politiques entières sont adoptées sans résultat palpable, Abdelaziz Aït Abderrahmane soutient que la campagne «Consommer algérien» ambitionne aussi à rationaliser les importations des produits qui sont importés avec des quantités qui dépassent les besoins du marché national. De même, le responsable au ministère du Commerce s’indigne contre l’importation de produits superflus, appuyant son argumentaire sur les importations des chips pour 2 millions de dollars annuellement et de celles de la mayonnaise (environ les 36 millions de dollars). C’est en tout cas pour mettre de l’ordre que la mesure des licences d’import-export a été décidée, enchaîne-t-il citant en particulier les véhicules, le ciment ou le sucre dont l’importation sera dorénavant soumise à des licences. Pour rappel, la facture des importations va en hausse d’année en année et s’est élevée durant l’année 2014 à près de 60 milliards de dollars. En guise de palliatif à cette conséquence, les pouvoirs publics misent sur la substitution des importations par des investissements en Algérie dans des projets de fabrication de produits habituellement importés dans la cadre d’un tout autre leitmotiv cher au Premier ministre Sellal, «le partenariat gagnant-gagnant». La campagne «Consommer algérien», se déroule du 26 avril au 3 mai, à travers l’ensemble du territoire national. Les pouvoirs publics, l’UGTA et les organisations patronales ont mis le paquet pour le bon déroulement d’une campagne consistant l’organisation d’une multitude d’opérations de communication, d’information, de vulgarisation ainsi que d’ateliers et de conférences. Le but recherché étant de sensibiliser les consommateurs sur l’importance de promouvoir la production nationale.
Mohamed Djamel
Accueil ACTUALITÉ La campagne « consommer algérien » démarre aujourd’hui : promouvoir la production locale