Les équipes de la Défense civile palestinienne ont lancé, samedi matin, une vaste opération de recherche dans la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza, afin de retrouver les corps de 55 personnes portées disparues sous les ruines de leurs maisons détruites par l’agression israélienne en cours. Cette opération intervient dans un contexte humanitaire dramatique, marqué par l’ampleur des destructions et l’incapacité persistante à accéder à de nombreuses zones sinistrées.
Les recherches concernent les décombres de treize habitations entièrement détruites à Khan Younès. Les équipes de secours, lourdement éprouvées par des mois d’interventions dans des conditions extrêmes, poursuivent leur travail malgré le manque de matériel spécialisé et les risques constants liés à l’instabilité des bâtiments effondrés. Dans la ville de Ghaza, une autre opération similaire a permis, avec l’appui d’institutions internationales, de retrouver les corps de membres d’une famille palestinienne ensevelis sous leur maison dans le quartier d’Al-Rimal. Ces interventions, menées dans l’urgence et la dignité, témoignent de l’ampleur humaine de la catastrophe qui frappe l’enclave palestinienne depuis près de deux ans. Les chiffres avancés par les agences locales et les autorités palestiniennes donnent la mesure du désastre. D’après Safa, plus de neuf mille victimes se trouveraient encore sous les décombres des habitations détruites à travers la bande de Ghaza. Ce bilan provisoire illustre l’ampleur de la guerre menée par l’entité sioniste contre la population civile, une guerre qualifiée par de nombreuses organisations de défense des droits humains de campagne de destruction systématique. Au-delà des pertes humaines, ces opérations de recherche révèlent une autre dimension de la tragédie : l’impossibilité, pour des milliers de familles, de faire leur deuil. Faute de moyens, de cessez-le-feu durable et d’accès sécurisé aux zones bombardées, de nombreuses victimes demeurent ensevelies, privées de toute reconnaissance officielle et de rites funéraires élémentaires. Les équipes de la Défense civile appellent une nouvelle fois la communauté internationale à assumer ses responsabilités, en facilitant l’entrée de matériel de secours, en protégeant les travailleurs humanitaires et en mettant fin aux attaques visant les zones résidentielles. Elles soulignent que chaque jour de retard dans les opérations de recherche augmente le nombre de disparus et prolonge la souffrance des survivants. Alors que Ghaza continue de payer un tribut humain d’une ampleur sans précédent, ces opérations de récupération des corps rappellent une réalité implacable : derrière les statistiques, ce sont des vies, des familles et des quartiers entiers qui ont été anéantis, dans un silence international de plus en plus dénoncé par les organisations humanitaires et les voix solidaires à travers le monde.
M. S.
