Le chercheur algérien Karim Zaghib a été nommé Officier de l’Ordre du Canada, une prestigieuse distinction annoncée lundi 30 juin dernier par le gouverneur général du pays.
Ce titre honore le parcours exceptionnel d’un spécialiste mondialement reconnu dans le domaine stratégique des batteries électriques, une expertise au cœur de la transition énergétique mondiale. Parmi les 83 nouveaux membres accueillis cette année, Karim Zaghib rejoint ainsi les rangs de cet ordre créé en 1967, qui compte aujourd’hui plus de 8200 personnalités issues de tous horizons. « Leurs contributions, aussi diverses que novatrices, ont toutes amélioré la vie des gens et fait avancer notre pays », souligne le communiqué du gouverneur général, saluant l’impact durable de leurs engagements. Décrit comme un « électrochimiste et scientifique des matériaux, internationalement reconnu pour ses recherches sur le stockage et la conversion d’énergie », Karim Zaghib s’est particulièrement illustré dans le développement des batteries lithium-ion et des technologies à électrolyte solide. Ses travaux pionniers constituent aujourd’hui une avancée majeure vers la carboneutralité mondiale. « Les contributions de Karim Zaghib ont été d’un secours majeur dans l’atteinte de la carboneutralité à l’échelle internationale », précise l’Ordre du Canada. Mais au-delà de ses réalisations au Canada, Karim Zaghib entend partager son savoir-faire avec son pays natal. Il porte un projet stratégique en Algérie, visant à développer la filière lithium et la production de batteries électriques. Une ambition qui s’inscrit pleinement dans les perspectives de diversification économique et de transition énergétique de l’Algérie.
Lors de sa visite en avril dernier, le chercheur a rencontré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Le 12 avril, un mémorandum d’entente a été signé avec l’Office national de recherches géologiques et minières (ORGM) pour poser les bases du développement de la filière lithium en Algérie. Karim Zaghib ne cache pas son ambition : « L’Algérie est en mesure de produire sa propre voiture électrique », affirme-t-il, confiant dans le potentiel des ressources et des compétences nationales. Pour les étudiants et jeunes chercheurs algériens, cette distinction internationale est porteuse d’un message puissant : l’excellence scientifique n’a pas de frontières et l’expertise nationale peut rayonner sur les plus grandes scènes mondiales tout en contribuant au développement du pays.
Dans un contexte où l’Algérie mise sur l’innovation et les énergies renouvelables, le parcours de Karim Zaghib apparaît comme une source d’inspiration et d’espoir pour toute une génération d’ingénieurs, de chercheurs et d’entrepreneurs. Sa nomination à l’Ordre du Canada vient rappeler que l’investissement dans la recherche scientifique et la coopération internationale peuvent ouvrir la voie à des réalisations concrètes au service de l’avenir énergétique de l’Algérie et du monde.
Un signal fort, qui résonne comme un encouragement à croire au potentiel scientifique de la jeunesse algérienne.
M. Seghilani