L’instance de la Médiation de la République a été instaurée par le président de la République en vue de lutter contre la bureaucratie et « permettre au citoyen de vivre dans la paix et la dignité », a déclaré, jeudi dernier, son premier responsable, Karim Younès.
Abordant les affaires traitées par son instance depuis sa création en février 2020, il a affirmé qu’entre autres, beaucoup de « dossiers d’investissement sont bloqués » pour des raisons « non fondées ». « Nous avons fait sortir de prison des cadres incarcérés injustement. D’autres ont été réintégrés dans leurs postes. On essaie de faire le maximum », ajoute-t-il, affirmant qu’il y a « une volonté de l’État de lutter contre la corruption ». Le Médiateur de la république a aussi estimé qu’écouter le citoyen constitue « l’un des fondements de la nouvelle Algérie ». « Ce qui nous concerne à l’instance de la Médiation de la république, ce n’est pas le problème d’une seule personne, mais c’est l’affaire de tout le monde. Si quelqu’un peut régler un problème à son niveau, qu’il le fasse. Tout le monde peut être médiateur. Tous les citoyens, y compris ceux qui travaillent dans l’administration, seront de meilleurs médiateurs », a-t-il ajouté. Younès a fait savoir que son instance a reçu près de 8 797 personnes et traité plus de 2 883 affaires depuis sa création en février 2020. Il a tenu à rappeler également que son instance est « indépendante par rapport à l’administration, aux instances parlementaires et aux citoyens », et que le délégué du médiateur de la république n’est ni « wali, ni juge, ni procureur, ni un élu ».
« Le pouvoir administratif ne doit pas dépasser ses limites »
« Le président de la République m’a chargé de cette mission qui est de lutter contre la bureaucratie. Le président de la République voulait que le citoyen vive dans la paix, le respect et la dignité, et ne doit pas être lésé dans ses droits », a souligne le Médiateur de la République, lors de son passage au Forum de la chaîne 2 de la Radio nationale, qualifiant la bureaucratie comme étant « le pouvoir de l’administration doit exister », mais il « ne doit pas dépasser ses limites pour ne pas constituer un fardeau pour le citoyen et un obstacle que tout le monde se doit de combattre ». Karim Younes a affirmé qu’il faut « combattre la hogra », car celle-ci, a-t-il expliqué, intervient quand un fonctionnaire ou responsable, quel que soit son rang dans l’échelle de l’administration dépasse ses prérogatives et exerce son hégémonie sur le citoyen. Il a considéré que ce sont de telles pratiques qui donnent « la mauvaise bureaucratie et la mauvaise administration ». Interrogé sur des « conflits de compétence » qui pourraient exister entre son instance, le gouvernement et les collectivités locales, Karim Younès a tenu à préciser qu’il ne « voit aucun conflit ». « La médiation a été installée par le chef de l’État. C’est lui qui a donné les orientations et les instructions pour son fonctionnement. Le décret présidentiel 20-45 du 15 février 2020 a fixé notre mission et nos prérogatives. Ce décret constitue notre seule arme », estime le médiateur de la République. « Pour le moment, le gouvernement, en général, nous le saisissons et il nous répond. La majorité des réponses sont positives. Nous sommes heureux quand le citoyen est rétabli dans ses droits », poursuit-il, tout en reconnaissant qu’il existait certains secteurs qui « tardent à répondre ». Dans le même contexte, Younès a souligné que « l’administration n’est pas totalement mauvaise », mais « il y a ceux qui ne font pas bien leur travail ». « Il y a toujours des éléments négatifs dans les administrations », a-t-il dit, estimant que « l’on ne doit pas mettre tout le monde dans le même panier ».
H. M.