Suspendues pour quelques mois en raison de la situation sanitaire et de son hospitalisation en Allemagne pour Covid-19, le président Tebboune a repris les entrevues périodiques avec des responsables de la presse nationale portées sur les questions d’actualités nationale et internationale. C’est dans le cadre de cet échange devenu désormais une tradition, que le président Tebboune a reçu, lundi le directeur de la Nouvelle République et le chef du service politique d’El Khabar. Lors de cette rencontre le chef de l’État Tebboune est revenu notamment sur les prochaines élections anticipées.
Sans avancer aucune date précise, le Président a laissé entendre un possible jumelage de la tenue des prochaines élections législatives avec les assemblées de wilayas et de communes, expliquant que la réflexion est en cours et la balance penche pour cette option. Ainsi tout ce qui a été maintes fois écarté par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, est rendu possible par la volonté du chef de l’État. En effet, le premier responsable de l’Anie chargée d’organiser et superviser toutes les élections a toujours repoussé cette éventualité évoquant l’absence de magistrats en nombre suffisant pour assurer l’organisation de ces joutes électorales le même jour. Le chef de l’État pourrait donc annoncer cette décision, sachant qu’il considère comme il l’affirme cette question comme étant une « revendication légitime » de la classe politique. « Il n’est pas écarté d’organiser les élections législatives et locales à la même date. Cela représente une revendication légitime de la classe politique », a affirmé le président de la République lors de cette rencontre.
Et d’ajouter: « les élections législatives émanent d’un programme politique clair. À cet effet, nous avons accordé toutes les facilitations et les garanties permettant aux jeunes de participer à ces échéances », assurant que la Loi électorale amendée devra « permettre l’émergence de compétences, mais aussi la lutte contre l’argent sale qui prolifère encore au sein de la société ». Il a rappelé dans ce contexte que l’organisation des élections législatives figurait parmi les engagements pris dans son programme politique contenant 54 points, estimant qu’il est impossible « d’arrêter le flux du changement, car les peuples progressent et les sociétés changent ».
Nouveau Gouvernement après les élections
Tout en mettant en avant l’impératif changement des mentalités pour aller de l’avant dans l’édification « une nouvelle société et une Algérie nouvelle », le Président a considéré que les élections en perspective « ne ressembleront en rien à celles du passé ».
Le chef de l’État estime, également que le taux de participation « n’aura aucun impact sur les résultats de ces élections étant donné que de telles échéances ne réalisent pas de forts taux de participation à travers le monde ».
Revenant au dernier remaniement partiel du gouvernement, le président Tebboune ne voit pas l’utilité d’un changement profond d’un Exécutif appelé à disparaître dans quelques mois à la lumière des élections législatives en vue.
« À quoi sert de changer tout un gouvernement, alors que dans trois mois il y aura des législatives qui se traduiront par un nouveau gouvernement », a-t-il dit à ce sujet. Le changement profond du gouvernement interviendra ainsi après les prochaines élections législatives.
Brahim Oubellil