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Journées du Théâtre amazigh : «Cfawa» de Bejaïa s’invite sur les planches d’Alger

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«Cfawa»(souvenirs), une pièce de théâtre qui propose d’opérer un regard attentif sur soi-même pour affronter ses propres démons, source de maux dans la société, a été présentée jeudi à Alger, devant un public peu nombreux. Accueilli au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) dans le cadre des Premières Journées nationales du Théâtre amazigh d’Alger, le spectacle a été écrit et mis en scène par Hamza Boukir, dans le registre du théâtre «expérimental-symbolique», comme il l’explique. Durant une heure de temps, «Cfawa» revient sur la nécessité d’une introspection, en vue d’un éventuel nouveau départ de la société ainsi épurée. Quatre personnages atteints d’amnésie, un artiste, un journaliste, une docteure en médecine et un biochimiste, en quête de retrouver leurs passés et leurs identités perdues, sont soumis à un traitement intensif qui devrait leur permettre de retrouver la mémoire. Découvrant que la thérapie qui leur était administrée par la cheffe du projet et son mari, deux êtres malveillants, ne faisait en fait qu’aggraver leurs cas, les quatre patients, aidés par une infirmière-stagiaire, décident alors de déjouer les desseins de cette entreprise de malfaiteurs Occupant tous les espaces de la scène, les comédiens, Liamin Mahtoute, Yacine Bacha, Hassiba Ait Djebara, Hamza Boukir, Ounissa Medjkoune, Lilya Izraren et Walid Boukhazzar, ont su porter la densité et l’esthétique du texte, dans ses dimensions métaphorique et poétique. Dans un spectacle plein, animé par des échanges directs et allusifs les prestataires ont déroulé une trame à plusieurs niveaux d’interprétation, l’importance de l’histoire et de la mémoire de l’identité culturelle notamment, à travers une série de monologues aux rythmes soutenus, déclamés à l’endroit du public avec l’anaphore, «Arou … « (écris que… ). Servie par une scénographie fonctionnelle, œuvre de Said Hamidouche, au décor minimaliste, fait essentiellement de pneus coloriés et une colonne de mur ornée de grandes lettres alphabétiques à caractères gras, la sémantique des différentes situations du spectacle s’est vue renforcée par un éclairage judicieux, feutré ou vif. De même pour la bande son signée Kamel Imoula, les istikhbars interprétés à la mandole entre les tableaux, ont prêté à l’instrument un statut de narrateur. Quelques extraits de pièces de, Cheikh Mohand Oumhand (poéte), Lounès Matoub, Medjahed Hamid et Lounis Ait Menguellet, ont été repris sur scène par les comédiens, des «clins d’œil» souhaités par le metteur en scène à ces «grandes figures» de la poésie et de la chanson algérienne d’expression kabyle, a-t-il confié. Applaudissant longtemps les artistes à l’issue de leur prestation, l’assistance peu nombreuse certes mais recueillie, a savouré dans l’allégresse et la volupté tous les instants du spectacle «Cfawa», présenté par la troupe «Assirem» et produit par l’association «Thagherma Ighil Nacer» de Béjaïa. Ouvertes mercredi dernier au Tna, les Premières Journées nationales du Théâtre amazigh d’Alger, animées par des troupes d’Alger, de Tizi Ouzou et de Bejaïa se poursuivent jusqu’au 23 décembre, avec au programme de la soirée de samedi, le spectacle «Axxerdus» du Théâtre Régional de Bejaïa.

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