À l’occasion de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, une nouvelle approche a été élaborée en vue de mieux comprendre ce fléau, et d’initier ainsi une stratégie efficace et appropriée.
La thématique adoptée cette année:
« Les gens d’abord : mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, renforcer la prévention », a inspiré bon nombre d’experts, d’universitaires, de responsables algériens, et d’institutions notamment. Pour sa part, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), qui comme chaque année n’est pas resté insensible et inactif, a organisé hier au niveau de l’hôtel « L’Olympique » de Dely Ibrahim, un séminaire de sensibilisation sur la lutte contre la drogue, à la lumière de la loi 04-18 du 25 décembre 2004, et la loi 23-05 du 7 mai 2023. En marge de cette conférence, les participants ont débattu des mesures préventives déjà mises en place pour lutter contre l’addiction aux drogues, le phénomène de leur propagation, leurs répercussions sur l’individu et la société, ainsi que les moyens de prévention et de lutte efficaces.
Cette rencontre, à laquelle ont assisté des enseignants, officiers de police et de gendarmerie, a été inaugurée par le président du CNH, Abdelmadjid Zaâlani, et animée par madame Sabrina Kahar, en tant que membre du Conseil. Cette dernière, au cours de son intervention, a souligné l’importance de sensibiliser les personnes dépendantes à ces substances toxiques aux services dont elles ont besoin », et a mis en avant « la réintégration de ces individus, souvent victimes de stigmatisation et les besoins spécifiques de cette communauté », en mettant l’accent sur la santé et les aspects juridiques.
Selon elle, « il est crucial de souligner que la stigmatisation et la discrimination perpétuent le préjugé selon lequel les consommateurs de drogues sont des criminels, alors qu’ils ne devraient pas être jugés sur des critères moraux ». « L’addiction est un problème de santé et non de criminalité », a ajouté la responsable.
Même approche de la part de madame Habchi Zahia, représentante de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), qui a insisté sur une approche qui ne percevrait pas ces personnes « comme des criminels, mais des malades qui ont besoin de soins appropriés dans des centres spécialisés une maladie à part entière qui nécessite une prise en charge thérapeutique, selon la loi, et autour de mesures préventives adéquates ». Durant son intervention, Mme. Habchi a fait part, par ailleurs, des objectifs assignés à l’Office depuis sa date de création, à savoir « analyser la politique nationale de lutte contre la drogue, sur la base des bilans périodiques qui sont adressés à l’office, afin de permettre aux autorités publiques de prendre les décisions appropriées ». La responsable a également cité « la mise en place d’une banque de données et un système d’information approprié ».
La loi protège les pharmaciens
Pour le représentant du Syndicat national des officines privées (SNAPO), le syndicat est satisfait de l’adoption de la loi modificative de la loi 4-18, relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes. Une loi qui garantit la protection des pharmaciens, la classification nationale des produits psychotropes ainsi que l’instauration de mécanismes numériques pour une meilleure gestion des psychotropes. Néanmoins, le porte-parole du SNAPO a indiqué que le Syndicat appelait à accélérer l’application des textes de la loi 23-05, ainsi que le dossier électronique national des ordonnances médicales ».
Alors que le professeur Khafif Djamel a apporté durant son intervention une lecture sur l’approche juridique de la prévention contre la drogue, le représentant du commandement de la Gendarmerie nationale a mis en avant les opérations entreprises par les services de la Gendarmerie nationale et les saisies effectuées, et leur mobilisation. «La Gendarmerie nationale organise régulièrement des campagnes de sensibilisation au profit de la population, ainsi que des journées d’études avec au programme divers sujets liés à ce fléau et son impact sur la société et les moyens de lutte pour y remédier et contrôler », a expliqué l’officier de gendarmerie.
À l’issue du séminaire, auquel ont également participé un représentant de la DGSN, du ministère de la santé et du ministère de la Justice, les participants ont salué toutes les initiatives déjà entreprises par l’Algérie, confirmant la nécessité d’une approche basée sur la coopération.
Cela, avec la collaboration de toutes les autorités compétentes au niveau local, pour développer des stratégies de prévention efficaces, ainsi que le renforcement de l’arsenal juridique et réglementaire de notre pays.
Hamid Si Ahmed