Accueil ACTUALITÉ Jeunes investisseurs de Jil FCE : la dé-bureaucratisation comme crédo

Jeunes investisseurs de Jil FCE : la dé-bureaucratisation comme crédo

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Depuis sa création il y a environ deux mois, Jil FCE, une association appendice du Forum des chefs d’entreprise (FCE), ne cesse de se mettre au devant de la scène pour promouvoir son action. Sa mission originelle consiste à regrouper les jeunes entrepreneurs issus de tous les horizons, autour d’une plate-forme d’échange des idées novatrices et de partage des expériences des uns et des autres. Doing business comme concept, mais surtout comme culture à faire valoir pour mieux saisir les opportunités qui s’offrent aux porteurs de projets semble être la devise de cette organisation juvénile. L’ambition ne manque pas chez les initiateurs de cette association, qui jouit du parrainage tutélaire du FCE. En effet, l’on table sur la création d’un million d’entreprises en vue de combler le déficit avéré en la matière, indique le président de Jil FCE, Toufik Lerari, hier, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Néanmoins, il est plus facile de dire que de faire. Certes, l’initiative en elle-même est louable, d’autant que l’essor de l’économie tel qu’il est fortement imposé par le contexte actuel, repose sur l’entreprise en tant qu’acteur majeur de la création de la richesse. Mais, il y’a lieu de s’interroger sur l’efficacité d’une telle démarche lorsque l’on sait que le domaine de l’investissement est ce parent pauvre de l’économie. Ce n’est pas tant les porteurs de projets qui manquent devant le portillon, mais souvent, ceux-ci butent à l’hostilité de l’administration, dont les usages bureaucratiques sont devenus un mécanisme de gérance et plus au-delà une culture ancrée dans les modes de gestion. Sinon, comment expliquer le fait que la procédure de création d’une entreprise prend jusqu’à 9 mois, voire même plus. Pour contourner cette problématique, il ne s’agit surtout pas pour le jeune responsable de Jil FCE de s’attarder sur les obstacles que subit souvent l’entrepreneur. Mais faudra-t-il selon lui avoir l’«audace», mettre en avant l’esprit et l’engagement entrepreneurials et être en contact permanent avec les chefs d’entreprises, à même de bénéficier de l’expérience des opérateurs relevant de leur tuteur, le FCE. Ce féru de la communication et du domaine numérique, nom moins l’un des fondateurs de la première agence de communication en Algérie, a critiqué les mécanismes d’investissement et des divers dispositifs de création d’emploi au profit des jeunes auxquels il reproche des lenteurs dans le traitement des dossiers des candidats à l’entrepreneuriat. Pour lui, les moyens utilisés sont caducs et qu’ils ne sont pas «pensés». Même s’il estime que les décisions politiques existent, il n’en demeure pas moins que, selon Lerari, le domaine de l’application laisse à désirer et relève d’un «univers d’inertie», a-t-il qualifié. Afin de mettre fin à cette situation contraignante pour les jeunes porteurs de projets, dont Jil FCE se réclame 300 adhérents depuis sa création, le même responsable a appelé les pouvoirs publics à la mise en place du système «guichet unique». L’institution d’une telle solution qui concentre l’ensemble des procédures ayant trait à la constitution du dossier, permettra aux jeunes désireux de créer une entreprise d’éviter les multiples va-et-vient entre différents services et réduira le temps de traitement des demandes, a soutenu Lerari. S’agissant de l’objectif de créer un million d’entreprises à l’échelle nationale, il sera question selon les initiateurs de s’en tenir aux standards internationaux en la matière, soit une entreprise pour 10 000 habitants. En plus de créer un réseau de PME et de PMI, cette démarche représente selon le chef de Jil FCE, un moyen pour la création de 10 millions d’emplois, partant d’une estimation qui prévoit à chaque entreprise de générer une dizaine de postes de travail. Côté ressources humaines, Jil FCE mise sur la mobilisation des jeunes étudiants qui sortent des universités en centaines de milliers chaque année. Estimés à 1,5 million, les diplômés nationaux de l’enseignement supérieur représentent pour Lerari, un potentiel inestimable et une «puissance colossale». Néanmoins, faudra-t-il encore que ceux-ci soient encore connectés au monde de l’économie et en phase avec le domaine des affaires. Il faudra faire en sorte que l’énergie des jeunes ne soit transformée en frustration, a recommandé le même responsable, qui mise sur la création d’une synergie entre différents sociétaires de cette initiative, pour impulser une dynamique nouvelle à l’acte d’entreprendre et montrer le chemin aux jeunes investisseurs, à même de réaliser leurs ambitions. La question des financements reste, néanmoins, l’autre problématique impérieuse pour les jeunes promoteurs. Sachant que le contexte actuel marqué par la chute des ressources de l’État ne permet pas aux pouvoirs publics de pourvoir de financements suffisants, à même de booster davantage la création d’entreprises. La solution existe pour Lerari. Il a rappelé l’engagement pris par le parrain (FCE) de créer un fonds d’investissement alimenté par un milliard de DA au profit de cette organisation.
Farid Guellil

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