Accueil MONDE Iran : participation autour de 60 % aux élections

Iran : participation autour de 60 % aux élections

0

Les résultats définitifs ne seront connus que lundi soir. Un second tour pourrait être organisé dans un certain nombre de grandes villes. Selon une estimation provisoire donnée samedi de source officielle, environ 60 % des électeurs iraniens ont participé aux élections législatives et à celle de l’Assemblée des experts qui nomme le guide suprême vendredi. «Au moins 33 millions» des 55 millions d’électeurs ont voté, a dit le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hossein-Ali Amiri, à la télévision nationale. Le chiffre définitif sera annoncé plus tard dans la journée et « devrait augmenter », selon lui. La participation aux législatives de 2012 avait été de 64,2 %, seulement de 48 % à Téhéran. Ali Amiri a estimé qu’un second tour devrait être organisé dans un certain nombre de grandes villes, mais n’a donné aucune indication sur les élus au Parlement et à l’Assemblée des experts.

Deux instances dominées par les conservateurs
Les résultats définitifs, qui devront être confirmés par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution (conservateur), ne sont pas attendus avant plusieurs jours. Ceux des provinces devraient être connus samedi, ceux de Téhéran, lundi. Le président modéré Hassan Rohani et ses alliés réformateurs espèrent l’emporter face aux conservateurs pour pouvoir poursuivre leur politique d’ouverture. Les bureaux de vote ont fermé tard après plusieurs heures de prolongation. Tout au long de la journée, de nombreuses files d’attente se sont formées dans le calme devant les bureaux de vote des grandes villes, dont Téhéran, signe de l’intérêt apparent suscité par ces élections. Les Iraniens étaient appelés à élire les 290 membres du Parlement et les 88 membres de l’Assemblée des experts, deux instances dominées par les conservateurs.

Des investissements étrangers attendus
Ces élections étaient les premières depuis la conclusion en juillet d’un accord entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à l’Iran de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales. La plupart d’entre elles ont été levées mi-janvier au moment de l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire.
Hassan Rohani, élu en 2013, mise sur cette avancée majeure pour obtenir une majorité favorable au Parlement. Cela l’aiderait à mettre en place, grâce notamment aux investissements étrangers attendus, une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son mandat en 2017.

Grande coalition des conservateurs
Les réformateurs avaient en partie boycotté le scrutin de 2012 pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en 2009, qu’ils jugeaient frauduleuse. Ils étaient cette année au rendez-vous, même si nombre de leurs responsables ont été écartés de la course par le Conseil des gardiens de la Constitution, qui a la haute main sur les élections. Pour augmenter leurs chances, ils ont fait alliance avec les modérés – dont certains peuvent être conservateurs – en présentant une liste commune baptisée «Espoir». Face aux réformateurs, une grande coalition des conservateurs qui, en adéquation avec la ligne du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, s’inquiètent d’un risque d’«infiltration» étrangère en cas de victoires des réformateurs et des modérés.

Désigner le successeur de l’ayatollah Khamenei
«Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l’Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l’Iran», a dit vendredi le guide en étant l’un des premiers à voter. «Nous avons des ennemis» qu’il faut «décevoir» par ce vote, a-t-il ajouté sans les nommer. Bien qu’ayant approuvé l’accord nucléaire, il exprime régulièrement sa méfiance à l’égard des puissances occidentales, en premier lieu les États-Unis, accusés de chercher « à s’infiltrer » en Iran.
À l’Assemblée des experts, les réformateurs espèrent que ses figures les plus conservatrices seront battues, ce qui serait une victoire majeure pour eux. Cette instance élue pour huit ans pourrait être amenée à désigner le successeur de l’ayatollah Khamenei, âgé de 76 ans.

Article précédentAïn Témouchent : la direction du transport met en garde contre la hausse des tarifs
Article suivantIl neige à nouveau à gros flocons sur Sétif