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Irak : Téhéran demande à Bagdad de réclamer le départ des troupes US

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Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a appelé Bagdad à réclamer le départ des troupes américaines d’Irak «le plus tôt possible», lors d’un entretien à Téhéran avec le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi.

«Vous devez prendre des actions pour vous assurer que les Américains retirent leurs troupes d’Irak le plus tôt possible car partout où ils (les Américains) ont une présence durable, les forcer ensuite à partir devient problématique», a dit, lors de cette rencontre samedi, le numéro un iranien, selon son site officiel. «L’actuel gouvernement et Parlement en Irak (…) ne sont pas désirés par les Américains qui complotent pour les éjecter de la scène politique», a encore argué M. Khamenei. M. Adel Abdel Mahdi se trouve depuis samedi en Iran, pays à couteaux tirés avec les Etats-Unis, l’autre grande puissance agissante en Irak. L’Iran est le deuxième fournisseur de l’Irak pour les produits importés et un pourvoyeur vital de ressources énergétiques dans un pays miné par les pénuries d’électricité. Bagdad et Téhéran sont deux pays majoritairement chiites, alors que le reste du monde musulman est principalement sunnite. Les deux pays se sont livré une guerre meurtrière (1980-1988) mais leurs relations ont changé avec la chute de Saddam Hussein en 2003, après l’invasion américaine. L’Iran y soutient désormais de nombreux partis et groupes armés. Il a joué un rôle majeur face au groupe Etat islamique (EI), contre lequel les Etats-Unis combattaient à la tête d’une coalition internationale. La volonté annoncée en février par le président américain Donald Trump de rester en Irak pour «surveiller l’Iran» après le départ des troupes américaines de Syrie a suscité l’indignation à Bagdad et relancé les appels à forcer par la loi les troupes américaines à quitter le pays. Depuis l’invasion emmenée par les Etats-Unis en 2003, la présence américaine fait débat en Irak. Au plus fort de la lutte contre l’insurrection, jusqu’à 170.000 militaires américains étaient présents, avant un retrait massif fin 2011. Des soldats américains sont ensuite revenus, mais cette fois-ci au sein de la coalition anti-EI formée en 2014. Depuis la déclaration de M. Trump, des factions armées chiites proches de l’Iran ont poussé pour le dépôt devant le Parlement irakien d’une proposition de loi visant à imposer un calendrier de départ aux soldats américains.

«Ligne rouge»
Le Parlement iranien a par ailleurs promis dimanche de riposter à la décision attendue des Etats-Unis de placer les Gardiens de la Révolution iraniens sur la liste des organisations «terroristes». «Nous avons élaboré un projet de loi en urgence et dès que les Américains mettront les Gardiens sur leur liste, nous classerons les troupes américaines sur la liste des «groupes terroristes» au même titre que Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique)», a dit Heshmatollah Falahatpisheh, chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la sécurité nationale, cité par dimanche l’agence Isna. Selon le Wall Street Journal, Washington annoncera sa décision lundi sur les Gardiens de la Révolution islamique (Pasdaran), une armée idéologique créée en 1979 dans le but de protéger la Révolution iranienne des menaces étrangères et intérieures. Leur poids politique et économique est considérable en Iran. Leur unité d’élite, la force Qods, est une branche extérieure qui soutient les forces alliées de l’Iran dans la région, comme les troupes du président syrien Bachar al-Assad ou le Hezbollah au Liban. «Nous devons riposter», a répété M. Falahatpisheh alors qu’une déclaration signée par la majorité des députés proclame que «toute atteinte à la sécurité nationale et aux forces armées de la République islamique est une ligne rouge».

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