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Irak : l’EI s’empare de Ramadi

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Les djihadistes du groupe État islamique (EI) ont pris dimanche le contrôle total de la ville irakienne de Ramadi, à une centaine de kilomètres de Bagdad, infligeant un sévère revers aux forces progouvernementales, qui ont été appelées par le Premier ministre à résister. Les combattants de l’EI ont en revanche été repoussés par les forces syriennes à la périphérie de la ville antique de Palmyre, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Les deux batailles ont été très sanglantes avec plusieurs centaines de morts parmi les combattants et dans la population, tandis que des milliers de civils prenaient la fuite.
L’EI a revendiqué sa victoire à Ramadi sur des forums djihadistes. «Dieu a permis aux soldats du califat de nettoyer toute la ville», a écrit le groupe, ajoutant: «ils la contrôlent, avec les bataillons de chars et de lanceurs de missiles s’y trouvant, ainsi que le centre de commandement des opérations (de la province d’Al-Anbar». Peu avant, le porte-parole du gouverneur de la province, Mouhannad Haimour, avait annoncé la perte de ce centre de commandement, qui a permis de facto à l’EI de prendre le contrôle effectif de la ville. L’EI contrôle la majeure partie de la vaste province désertique d’Al-Anbar, qui s’étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu’aux portes de Bagdad.

Appui aérien
M. Haimour a précisé que le centre de commandement avait «été déserté», un nouvel échec pour les forces progouvernementales. La situation à Ramadi reste «mouvante et disputée», des combats se poursuivant dans cette ville stratégique, a pour sa part indiqué à Washington le Pentagone. «Il est trop tôt pour faire des déclarations définitives à propos de la situation sur le terrain en ce moment», a déclaré dans un communiqué à l’AFP la porte-parole du ministère américain de la Défense Maureen Schumann. Le début de l’offensive fulgurante de l’EI en Irak en juin 2014 avait été marqué par la débandade de l’armée et de la police, de nombreux militaires et policiers abandonnant purement et simplement leurs positions.
Face à cette situation, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné dimanche aux soldats, à leurs alliés des tribus et aux forces d’élite de «tenir leurs positions et ne pas permettre à Daesh (un acronyme de l’EI en arabe) de prendre d’autres secteurs». «Un appui aérien continu aidera les troupes au sol à tenir leurs positions, en attendant l’arrivée d’autres forces en renfort et de combattants des Unités de mobilisation populaire», a-t-il ajouté, en faisant référence à des groupes paramilitaires composés essentiellement de miliciens chiites. L’EI a lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague d’attentats-suicides. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont depuis été tuées dans les combats, selon M. Haimour, tandis que 8 000 personnes ont fui la ville, d’après l’Organisation internationale des migrations (OIM). En Syrie voisine, où l’EI s’est également emparé de vastes territoires, le groupe a en revanche été repoussé à l’extérieur de Palmyre. Après de violents combats contre l’armée syrienne, l’EI «s’est retiré de la plupart des quartiers du Nord» moins de 24 heures après s’en être emparé, a assuré l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le gouverneur de Homs, province dont fait partie Palmyre, a indiqué de son côté que l’attaque de l’EI dans le nord de la ville avait «avorté».

Inquiétude toujours vive à Palmyre
Mais la menace demeure, car les djihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre du célèbre site archéologique de Palmyre (Tadmor en arabe). «Les ruines n’ont pas subi de dommages, mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être inquiets», a déclaré à l’AFP le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim. Ce site fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique et comporte notamment des colonnades torsadées romaines, des temples et des tours funéraires. La bataille de Palmyre a fait au moins 315 morts – 123 soldats et miliciens loyalistes, 135 combattants de l’EI et 57 civils – depuis mercredi, selon l’OSDH, qui se base sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires. Dimanche, les combats se concentraient à l’est de la ville, autour de la prison, et au nord-est, dans le champ gazier d’Al-Hél, où l’EI est parvenu à prendre deux positions de l’armée, selon l’OSDH et le groupe djihadiste. Palmyre revêt une importance stratégique pour l’EI puisqu’elle zaine» de combattants en plus d’Abou Sayyaf. Cette opération au sol, la première revendiquée explicitement par les États-Unis contre l’EI pour capturer un de ses responsables, a été menée à Al-Omar, l’un des plus grands champs pétroliers de la Syrie, sous contrôle de l’EI.

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