Au moment où les spéculations vont bon train au sujet de la libération du coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS) non agrée, Karim Tabbou, par la Cour de Tipasa et son incarcération 24h après par le tribunal de Sidi M’hamed, la justice a démenti l’information selon laquelle le juge ayant remis en liberté le prévenu ait été interrogé par les services de la Direction de la sécurité intérieure (DSI). Ainsi, selon un communiqué de presse émanant de la Cour de Tipasa et repris par l’APS, le président et le procureur général près la Cour de Tipasa n’ont en aucun cas, été interrogés par les services de la direction de la sécurité intérieure. « Dans son édition du 4 octobre 2019, un site électronique d’information a publié sous le titre : Le juge qui a remis en liberté Karim Tabbou interrogé par les services secrets, un article dans lequel il est fait état d’un supposé interrogatoire par les services de la Direction de la sécurité intérieure de la présidente de la chambre d’accusation de la Cour de Tipasa suite à sa décision de remise en liberté du prévenu Tabbou Karim », peut-on lire sur le document. Le président et le procureur général près la Cour de Tipasa « tiennent à apporter un démenti catégorique quant au contenu de l’article en question et confirment détenir un écrit de la main de la magistrate concernée attestant que rien de ce qui a été rapporté par son auteur n’a eu lieu », a souligné le communiqué. Karim Tabbou a été arrêté, une première fois, le 11 septembre, et placé sous mandat de dépôt le lendemain par le juge d’instruction du tribunal de Tipasa, pour « atteinte au moral des troupes de l’Armée nationale populaire ». Il a été libéré deux semaines après, puis arrêté, une seconde fois, quelques heures après sa mise en liberté provisoire et placé de nouveau sous mandat de dépôt par le tribunal de Sidi-M’hamed. Fait inédit dans les annales de la justice algérienne, cette libération a suscité des interrogations et a alimenté les spéculations. Dans le cadre de cette deuxième affaire Tabbou, les avocats ont affirmé que plusieurs nouveaux chefs d’inculpations ont été retenus contre lui, ajoutés à ceux déjà existants. Il s’agit, d’«atteinte à l’unité territoriale de l’État, atteinte au pouvoir public et incitation à attroupement illicite ».
Lamia Boufassa