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Informel, l’étau se resserre

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La lutte contre le marché informel n’aura pas été une mince affaire. Ses «barons » auront réussi à contourner bon nombre de mesures prises par l’État pour leur faire barrage. La volonté inébranlable du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a classé cette lutte parmi les priorités dans son programme, a, cependant, réussi à pousser les patrons de l’économie informelle dans leurs derniers retranchements. Surtout avec les dispositions de la Loi de finances 2025 et notamment son article 207 qui met fin aux paiements en espèce, notamment les transactions immobilières et la vente des véhicules par les concessionnaires. Un article qui est venu remplacer la disposition précédente limitant le paiement par voie bancaire aux transactions de plus de cinq millions de dinars. Le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemâa, vient de rajouter une couche, en adressant une correspondance aux notaires leur demandant de surseoir, provisoirement, à l’établissement des actes de procuration concernant les ventes de véhicules neufs. Il faut préciser que l’immobilier et les véhicules sont les principales sources du blanchiment d’argent par les importantes sommes d’argent qu’elles charrient.
En réalité, ces mesures ont un spectre plus large puisqu’elles concernent également les paiements des polices d’assurances. La correspondance ministérielle cible les concessionnaires et non pas les simples citoyens. Une autre mesure, contre l’informel, ne va pas tarder à être appliquée. Il s’agit de l’allocation touristique revue à la hausse. Le temps de limiter l’opération à l’embarquement et remettre le « square Port-Saïd » aux promeneurs. Il faut aussi rappeler que le marché informel entrave non seulement le développement économique du pays mais, plus grave encore, il sert également à « financer le terrorisme et la propagation des armes de destruction massive ». C’est ce thème qui a été retenu pour la journée d’étude, qui a eu lieu lundi dernier, sur «le rôle du Notaire dans l’application des dispositions de la loi » contre les délits financiers. Notaire qui attend, avec impatience la numérisation en cours et la connexion des études notariales avec différentes institutions en relation avec leurs missions. Notamment la mission du notaire de déclarer tout soupçon de blanchiment de capitaux auprès de la cellule de traitement et de renseignement financier. En tout état de cause, la lutte contre l’économie parallèle s’est accentuée ces derniers jours. Un communiqué du parquet de la wilaya d’Oum El-Bouaghi a fait état de la mise en détention provisoire de 3 individus dans l’affaire d’un « concessionnaire privé, qui revendait, à des mandataires, des Fiat Doblo et qui, à leur tour, les proposaient à la vente à des prix exorbitants ». Plus à l’Ouest, le tribunal d’Es-Senia (w. d’Oran) a condamné « 4 personnes impliquées dans la spéculation illégale dans le commerce des bananes » à 12 ans de prison. À mesure que le temps passe, l’informel répand ses tentacules. C’est pourquoi l’État presse le pas pour éradiquer la « pieuvre » !
Zouhir Mebarki

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