Le phénomène du commerce informel qui prend une ampleur alarmante ne concerne pas seulement ces jeunes qui érigent des étals sur la voie publique. Certains nantis, bien introduits au sein des administrations, louent à des jeunes, non inscrits au service des registres du commerce, des espaces dans des villas conçues pour tout, sauf pour accueillir un large public. Ayant la garantie de ne pas être perturbés par les services de contrôle, les occupants locataires de ces bazars, payent cher cette assurance. Cette façon de faire sous le regard complaisant de l´autorité a poussé beaucoup à investir dans ce créneau. Explication : Il se trouve que plusieurs villas sont devenues des espaces de vente communément appelés les bazars et qui sont fréquentés quotidiennement par des milliers de clients et surtout clientes, ces lieux ne sont pas pourvus de sorties de secours en cas d´accident. Parfois les escaliers d´accès sont si étroits qu´ils ne peuvent accueillir deux personnes en même temps. Voulant rentabiliser au maximum les espaces, les bailleurs, louent même les espaces communs qui restent l´unique voie d´accès et de sortie. Les jeunes qui y exercent sont en majorité des commerçants qui ne sont pas inscrits au registre du commerce. Si ceux qui n´ont pas le privilège de se «cacher» ici, sont la cible des services de contrôle, les «locataires», eux, bénéficient des appuis et des garanties des propriétaires des lieux. Pour preuve, jamais une commission ne se serait déplacée pour s´enquérir de la situation quand ceux qui occupent la voie sont chassés par la police, les inspecteurs du commerce. Il est dit quelque part que l´ouverture d´un espace commercial obéit normalement à l´accord de plusieurs services dont la Protection civile, la SDE, les commissions d´hygiène, la direction du commerce. Cependant la question qui reste posée est celle de savoir si les bazars de Sidi Mabrouk et autres à travers la ville, ont rempli ou non ces conditions? Les propos recueillis parmi les locataires laissent penser que la réponse est non. En plus des pertes fiscales que pareille activité engendre, la sécurité du public est un élément aggravant qui engage la responsabilité des pouvoirs publics qui sont les uniques garants du bien-être du citoyen et les défenseurs de ses intérêts. D’ailleurs, le dernier incendie du souterrain a mis à nu le laxisme des autorités locales, sur un point très sensible, celui de la sécurité des personnes et des biens. Heureusement que ce sinistre s’est déclaré à l’aube et le souterrain en question était encore fermé. Reste que la leçon n’a jamais été bien apprise convenablement, et continue à se voiler la face jusqu’au jour fatidique.
Mâalem Abdelyakine