50 narcotrafiquants arrêtés et 2,8 quintaux de kif traité venant du Maroc, 1,86 kilogramme de cocaïne et 214.830 comprimés psychotropes saisis ! C’est le dernier bilan hebdomadaire de l’Armée nationale populaire se rapportant à la lutte contre la drogue. On va s’en tenir à ce petit échantillon approximativement représentatif pour illustrer les quantités énormes des poisons saisis par nos services de sécurité au niveau des frontières. À l’Ouest du pays notamment où prolifèrent toutes sortes de trafics des drogues, dures, douces et autres substances psychédéliques qui tuent, à petit feu, la jeunesse algérienne. Il faut savoir que l’Algérie a commencé à lutter contre ce fléau depuis 1975 lors qu’une première alerte sur un trafic de 3 tonnes de cannabis avait été donnée. C’est donc un demi-siècle de lutte sans merci contre un phénomène qui broie la vie de nos jeunes. Quoique notre pays ne peut pas à lui seul contenir tous les flux en circulation. L’enjeu étant mondial pour un marché juteux qui rapporte jusqu’à 500 milliards de dollars chaque année. Mais, les services de sécurité algériens, à leur tête l’ANP, ont réussi à déjouer la quasi-totalité des trafics qui visent à noyer le pays par toutes sortes de drogues. Pour autant, le trafic et ses tentacules continuent à gagner en ampleur. « C’est une guerre qui ne dit pas son nom », pour reprendre le qualificatif du président de la République qui, en Conseil des ministres du 23 mars 2025, a évoqué une affaire d’atteinte à la sécurité nationale. Ce qui requiert une stratégie bien spécifique et adaptée au contexte de l’heure pour lutter efficacement contre ce phénomène. Depuis, un travail laborieux a été accompli par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaâ, qui s’est présenté, hier, devant les élus de l’Assemblée populaire nationale, pour débattre du projet de loi relatif à la prévention contre la drogue. À travers plusieurs mesures aussi coercitives que préventives, le texte du ministre vise la tête de l’ogre. Boudjemaâ a promis de frapper fort contre les dealers qui sont au cœur du trafic. Pour ce faire, la nouvelle loi en vue s’appuie sur la collaboration des citoyens. Ces deniers sont appelés ainsi à dénoncer les dealers et les narcotrafiquants en contrepartie d’incitations financières. Ce qui serait une première dans la législation algérienne. Une fois dans les filets des services de sécurité et entre les mains de la Justice, la loi sera « intransigeante » et « sans pitié » à l’égard des dealers. La preuve ? Le narcotrafiquant risque jusqu’à la peine capitale. Par ailleurs, le ministre n’a pas exclu « l’activation de la peine capitale ».
Farid Guellil