Après le lancement, symboliquement, samedi, de la campagne de vaccination contre la Covid-19 à partir de la wilaya de Blida, premier foyer de l’épidémie, hier c’était le tour de la capitale, la deuxième ville la plus infectée par le virus Corona.
Pour montrer l’exemple aux citoyens, le premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui s’est fait vacciner le premier au niveau de la polyclinique « les Sources » relevant de l’Etablissement public de santé de proximité (EPSP) Bouchenafa à Alger.
En effet, après s’être fait inoculer le vaccin, et resté en observation pendant une demi-heure, le Premier ministre a été à la rencontre des journalistes de la presse nationale. D’emblée, affirme-t-il, tout s’était bien passé et il n’y a pas eu d’effets secondaires. Auparavant, Djerad avait engagé des discussions avec des citoyens, en les appelant à « se mobiliser et s’intégrer dans la campagne de vaccination afin d’assurer leur propre protection contre le coronavirus ». Dans le même contexte, le Premier ministre a appelé à la nécessité de poursuivre les autres étapes de la vaccination, d’autant que l’épidémie n’est pas terminée, précisant que l’Algérie « restera toujours sans relâche », insistant également sur le respect du protocole sanitaire et les mesures de prévention, notamment le port du masque et la distanciation sociale afin de sortir de cette crise. Ainsi, Djerad a rassuré, concernant la disponibilité du vaccin, que « les quantités des doses du vaccin contre le Covid-19 que l’Algérie compte importer seront suffisantes et qu’il y aurait peut-être un surplus », affirmant que l’opération de vaccination, entamée samedi en Algérie, s’étalera sur toute l’année 2021. « Cette opération ne va pas se dérouler en un ou deux jours, mais va s’étaler sur toute l’année » en cours, a-t-il indiqué, ajoutant que « nous avons nos traditions dans ces campagnes de vaccination, il faut que ça soit une opération ordinaire ».
Pour rappel, l’Algérie avait reçu vendredi dernier ses premières doses du vaccin russe « SpoutniK V ». En prévision du lancement de cette campagne de vaccination qui sera supervisée par l’Institut Pasteur d’Algérie le ministère de la Santé a mis en place tous les moyens matériels et organisationnels à travers notamment la formation des staffs qui seront chargés de cette campagne à travers le territoire national. Près de 8000 centres de vaccination au niveau des hôpitaux, des polycliniques et des établissements de santé de proximité, ayant une expérience en la matière, ont été mobilisés pour la campagne de vaccination contre la Covid-19.
Stratégie « modulable et flexible »
De son côté le porte-parole du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie Djamel Fourar a indiqué, en marge du lancement de la compagne à Alger, que les différents vaccins reçus seront distribués dans les 48 wilayas du pays commençant par les villes les plus touchées par la Covid-19 et les zones d’ombre, soulignant le rôle majeur, important et positif que doit jouer la presse et les médias pour sensibiliser le citoyen à aller se faire vacciner « car il n’y a pas une autre solution d’empêcher la propagation du virus en ce moment », tout en insistant sur le respect du protocole sanitaire. Rassurant, dans ce cadre sur l’efficacité du vaccin acheté « c’est un vaccin sûr, il n’a pas d’effets secondaires » affirme-t-il, en ajoutant :
« nous avons mis à la disposition de toutes les wilayas les moyens logistiques nécessaires pour qu’elles puissent bien conserver le vaccin ». il dira également que « le suivi de la campagne de vaccination sera assuré au quotidien via la plateforme numérique mise en place pour suivre toutes les personnes vaccinées et pour qu’elles puissent recevoir la deuxième dose de vaccin après une période de 21 jours ». Par ailleurs, et après avoir rappelé les catégories prioritaires à se faire vacciner à l’instar du corps médical, les personnes âgées, les malades chroniques.. Dr Fourar a indiqué que la stratégie de vaccination adoptée est « flexible et qu’elle va être « améliorée » au fur et à mesure de manière à toucher toute la population ciblée.
Témoignage de personnes vaccinées
Ce que nous avons observé hier, est la mauvaise organisation et le grand nombre de patients qui attendaient dans la petite salle de la polyclinique « les Sources » pour se faire vacciner avec la présence de beaucoup de personnel de la santé sans prendre en considération la situation sanitaire exceptionnelle, et les mesures barrières contre la propagation de la Covid-19. Outre sur des chaises à l’entrée, des malades étaient assis dont la majorité âgées et des malades chroniques espérant se faire vacciné par le vaccin russe Sputnik. M. Ramdane un non voyant de 55 ans, retraité très convaincu est venu accompagné de sa femme,
« je suis convaincu par le vaccin car cette Covid-19 a beaucoup endeuillé des familles, et je pense que le vaccin est la seule solution»; après avoir été examiné par un médecin M. Ramdane s’est fait vacciner et resté en observation ; une demi-heure plus tard en sortant il nous a affirmé qu’il se sent bien.
La réception du premier lot d’Astra Zeneca reportée ?
Le second lot de vaccin en provenance des laboratoires Astra-Zeneca devait être réceptionné, hier après-midi à l’aéroport d’Alger Houari-Boumediene. Mais, selon des sources concordantes, l’arrivée serait reportée à aujourd’hui. Pour rappel, l’Algérie a reçu, vendredi, un premier lot du vaccin russe anti-Covid-19 Sputnik V, à l’aéroport militaire de Boufarik (Blida), en présence du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmad, du ministre délégué à la Réforme hospitalière Ismail Mesbah ainsi que de l’ambassadeur russe à Alger et du directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Faouzi Derar.
Sarah Oubraham
