Après l’Europe où il entend jouer un rôle essentiel et la relation privilégiée qu’il entretient avec le Président Trump dont il veut être l’interlocuteur privilégié, le président français veut réunir à l’été 2019 un sommet sur la Méditerranée.
Le Président Macron a annoncé ce rendez-vous lors de son discours annuel aux ambassadeurs français. Ce sommet s’il a lieu se tiendra à Marseille qui affirme de plus en plus sa vocation de ville ouverte sur le Monde méditerranéen, à l’été prochain. «Dix ans après l’Union pour la Méditerranée, il nous faut retrouver le fil d’une politique méditerranéenne », a-t-il déclaré. Cette politique «indispensable » sera « différente » et devra inclure «toutes les sociétés civiles », a-t-il ajouté. Il a précisé que le sommet sera l’occasion de « parler de la jeunesse, de la mobilité, de l’énergie des échanges universitaires » entre les deux rives de la Méditerranée. Emmanuel Macron reprend ainsi l’initiative de Nicolas Sarkozy, l’Union pour la Méditerranée qui avait été lancée en 2008 par les pays de l’Union européenne et 15 pays méditerranéens du Maghreb , du Moyen-Orient et d’Europe du sud non-membres de l’UE. Mais cette organisation a rapidement perdu son influence, notamment dans le contexte des révolutions arabes du début de la décennie mais aussi en raison de la volonté d’ imposer Israël à cette Union. Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron s’est rendu en visite dans les pays du Maghreb .Il était à Nouakchott en Juillet en marge du sommet de l’Union africaine.Devant les ambassadeurs français il a annoncé qu’il se rendrait en Egypte. il a par ailleurs, insisté sur l’importance pour Paris de ses relations avec le continent africain.
Déjà en 2017 et dans son discours aux Ambassadeurs il avait rappelé que «L’Afrique n’est pas seulement le continent des migrations et des crises, c’est un continent d’avenir», a-t-il dit. «C’est aussi, à ce titre, que nous ne pouvons pas le laisser seul face à ses défis démographiques, climatiques, politiques, nos entreprises, nos étudiants, nos chercheurs, nos artistes doivent s’y intéresser», soulignait-il. Cette année le président français, a insisté à nouveau sur l’importance de l’Afrique dans sa feuille de route diplomatique. Sur la Libye, il a annoncé que la France est déterminée à « faire cheminer » l’accord de Paris sur l’organisation d’élections en décembre en Libye. Il a estimé que les « prochains mois seront décisifs » en vue d’un retour de la stabilité dans le pays. « Je crois très profondément à la restauration de la souveraineté libyenne et à l’unité du pays, c’est une composante essentielle de la stabilisation de la région », a dit le chef de l’État français. »Les prochains mois seront à cet égard décisifs, ils nécessiteront notre mobilisation pour soutenir le remarquable travail du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies Ghassan Salamé, pour éviter toutes les tentations de division de ce pays devenu, au fond, le théâtre de toutes les influences, de tous les intérêts de l’extérieur », a-t-il ajouté.
« Notre rôle, pour notre sécurité et celle de la région, est de réussir à faire cheminer l’accord de Paris décidé en mai dernier ».
Pour le chef de l’État français, « l’Afrique n’est pas seulement notre interlocuteur pour parler des crises qui l’affectent, elle est d’abord notre allié pour inventer les grands équilibres du monde ». Emmanuel Macron a ajouté que l’Afrique devait être impliquée dans le règlement de tous les enjeux mondiaux. Le président français a souhaité par ailleurs réformer le G7, qui avait affiché ses divisions en juin, et renforcer le dialogue entre ce club de pays industrialisés et la Chine, l’Inde et l’Afrique.
« Nous ne devons pas reproduire ce théâtre d’ombres et de divisions qui nous a davantage affaiblis qu’il ne nous a fait avancer », a-t-il souligné. « Je souhaite que nous puissions en renouveler les formats et les ambitions », a-t-il ajouté, alors que la France assumera la présidence tournante du G7 en 2019, après le Canada en 2018.
M. Bendib
