Dans un communiqué diffusé jeudi, soit le jour même du passage de la nouvelle Constitution devant les députés de la chambre basse du Parlement, le bureau politique du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, « dénie à quiconque » le droit de s’exprimer au nom du parti au sein de l’Assemblée populaire nationale. Et pour cause, a-t-on rappelé, le parti a quitté l’APN le mois de mars 2019 pour répondre au mouvement populaire et citoyen qui réclamait le départ de tout le système, y compris le Parlement. « En raison de cette décision pourtant souveraine au parti, des cercles au sein du pouvoir de l’époque avaient mené une campagne féroce contre le parti en représailles à ses positions et recruté des personnes à l’intérieur de l’Assemblée qui parlent au nom du parti pour faire passer ses projets dans une tentative de sauver le système», lit-on dans le texte du PT. Dans ce cadre, la formation de Mme Hanoune a réaffirmé que « le parti n’a aucun représentant à l’intérieur de l’hémicycle de Zighoud Youcef sous aucune forme, ni groupe parlementaire au nom du PT, et ce depuis mars 2019 ».
Pour le parti de l’opposition, « ceux qui parlent au nom du parti sont des usurpateurs sous couverture de ‘’ mécontents ‘’, rappelant que le parti a saisi le tribunal administratif et le Conseil de l’État contre ce groupe ». « En dépit de leur radiation définitive des structures du parti et la saisine du ministère de l’Intérieur sur les décisions prises par le comité central du parti, ils continuent de parler en son nom. Et nous tenons à nous démarquer de toutes les décisions émanant de ce groupe y compris sur le projet de réforme de la nouvelle Constitution », a conclu le communiqué du PT. Pour rappel, onze (11) membres du groupe parlementaire du Parti des travailleurs se sont retirés de l’Assemblée populaire nationale, à l’issue d’une réunion du bureau politique, qui s’est tenue en mars 2019. Cette décision, qui serait à l’initiative de la secrétaire générale du PT, constitue une première au sein de l’hémicycle, où un groupe parlementaire d’une formation politique se retire par solidarité avec un mouvement populaire. S’agissant du projet de révision de la Constitution, rappelle-t-on, il a été adopté à l’unanimité jeudi, par les députés de l’APN, en votant à la majorité des présents (256) et 63 procurations, une seule abstention, sur un total de 462, dans un hémicycle marqué aussi par l’absence d’un grand nombre de députés, même si le quorum est largement atteint, comme l’a souligné le président de l’APN, Slimane Chenine.
B. O.
