À quelques heures de la prestation de serment du nouveau Président, tous les regards des Algériens seront braqués sur la présidence et tout un chacun se pose cette lancinante question : comment et avec qui devra gouverner et composer le nouveau locataire d’El Mouradia ? En homme avisé, il ne veut rien imposer, il veut consulter, dialoguer, plutôt que de se précipiter dans une entreprise non réfléchie dans cette conjoncture sensible que traverse notre pays.
Donc, aujourd’hui, il prêtera serment et entamera officiellement ses fonctions comme 8e président de la République, et le Premier ministre Nourredine Bedoui remettra la démission de son gouvernement au Président. Dans cette optique quel sera l’agencement du nouveau gouvernement, et qui sera le Premier ministre qui sera chargé de composer la nouvelle équipe gouvernementale ? M. Tebboune va-t-il garder certains ministres de l’ancienne équipe ? Va-t-il rajeunir le staff ministériel, et le renforcer avec des technocrates et des compétences avérées ? En tous les cas, Tebboune, en arrivant à la tête de l’État, il savait qu’il n’aurait pas la tâche facile et qu’il ne bénéficierait d’aucun état de grâce, car il s’est engagé à remettre le pays sur les rails. De fait, le Président devra urgemment former son gouvernement, tenir compte de l’urgence de la situation après plus de neuf mois de flottement du pays qui était sans Président. Toutefois et fidèle à l’«homme de la situation» qui lui colle comme qualificatif, il veut consulter avant de trancher. D’ores et déjà, il anticipe ses premiers débuts au palais d’El mouradia qui seront une succession d’audiences avec diverses personnalités nationales, partis politiques et surtout les représentants du mouvement populaire (le hirak) pour désamorcer la crise et éviter tout glissement vers des situations qui peuvent porter préjudice à la stabilité du pays. En ayant donc toutes les cartes en main, le Président élu peut alors fixer ses priorités. Avant de choisir les hommes qu’il faut, il devra adopter un organigramme aux objectifs recherchés tout en veillant à consolider un gouvernement d’ouverture et de compétence, sans oublier de dénicher « de nouvelles têtes » pour marquer la rupture définitive avec l’ancien régime du président déchu Bouteflika.
Nul doute que les Algériens sauront lui rappeler ses promesses en matière d’emploi, de logement, de justice sociale ou encore d’éducation et la liste de ses engagements reste longue. Tout comme, les Algériens n’oublieront qu’il a promis de faire de la réforme de la Constitution comme priorité de son début de mandat. Pour répondre à tous ces défis, le président de la République aura à composer avec des hommes « resserrés » autour de son programme pour sa mise en œuvre, et surtout qu’ils opteront pour changement meilleur et salutaire pour le pays et pour tout le peuple.
Mâalem Abdelyakine