Le FFS marque un nouveau pas dans la crise à la Chambre basse du Parlement et met le restant de l’opposition dans un dilemme cornélien. Le président du groupe parlementaire du Front des forces socialistes à l’Assemblée populaire nationale, Sadek Slimani, a annoncé, hier, qu’il «suspend toutes ses activités au Parlement dans ses deux chambres», pour dénoncer «le flou qui entoure la gestion de la crise» au sein de l’Institution législative. Face à une majorité présidentielle qui veut imposer son «fait accompli» et insiste à tout prix pour «tourner la page du passé » en intronisant, mercredi dernier, Mouad Bouchareb, comme nouveau président, et une opposition – toutes couleurs politiques confondues – qui s’accroche à la légitimité du président Saïd Bouhadja élu en mai 2017, les députés seront aujourd’hui au rendez-vous pour débattre de la Loi de finances 2019. Dans un communiqué, rendu public hier, le FFS déplore que «le pouvoir et ses partis étaient disposés à faire passer la Loi de finances 2019 en outrepassant l’Assemblée nationale et légiférant par ordonnance ». Dans la foulée, Sadek Slimani a parlé d’«une pièce théâtrale», jugeant que «l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée a fait en sorte qu’ils accélèrent la présentation de la Loi de finances devant la commission habilitée et ensuite en session plénière d’une manière expéditive, ce qui constitue un manque flagrant de sérieux dans la gestion des affaires publiques». Pour le parti, «Depuis le début de la mandature, le FFS s’est démarqué de l’ancien président de l’Assemblée, et se démarquera de l’actuel président, tous les deux illégitimes, mais s’est comporté comme un groupe parlementaire élu par le peuple, représentant du peuple et de ses préoccupations». «Le groupe parlementaire du FFS tient sa légitimité de ses électeurs, il n’est le résultat ni d’un quota ni de la fraude», ont indiqué les parlementaires du FFS dans un communiqué suite à une conférence du parti, tenue les 25, 26 et 27 du mois en cours. Les parlementaires du plus vieux parti de l’opposition ont ensuite dénoncé «la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif» transformé de fait en «simple soutien au politiques défaillantes», critiquant aussi «le comportement des présidents des deux chambres à l’égard de l’opposition en les accusant de semer le désespoir, le doute et l’incitation contre les institutions et les symboles de l’État».
H. M.