La visite de trois jours au Maroc du chef d’état-major de l’armée sioniste, Aviv Kokhavi, une première du genre encouragée par le processus de normalisation officielle des relations entre Rabat et Tel-Aviv, continue à susciter la colère et l’indignation, aussi bien de la part du peuple marocain que les personnalités représentant le soutien à la cause palestinienne et opposées au rapprochement arabe avec Israël.
Dans la foulée, l’ancien président de la Tunisie (décembre 2011 – décembre 2014), Moncef Merzouki qui, habituellement prend le parti du Maroc contre le Sahara occidental, s’en est pris au régime du Makhzen pour avoir dérouler le tapis rouge au chef de l’armée sioniste. Au-delà de la dénonciation de la visite d’un militaire qui incarne la machine de guerre contre le peuple palestinien, dont les récentes et récurrentes incursions dans la mosquée d’Al-Qods démontrent la nature violente de l’Etat sioniste, Merzouki prend la défense de l’Algérie qu’il présente, malgré le fossé le séparant du Maroc, comme un pays « voisin » et « frère ».
L’ancien chef d’État tunisien, qui fait allusion à la rupture des relations décidée par l’Algérie en août 2021, n’est pas sans savoir qu’elle continue, n’en déplaise à l’État sioniste et son allié marocain, à défendre bec et ongles les droits du peuple palestinien à l’indépendance.
De ce fait, la visite du chef de l’armée israélienne à Rabat passe pour une « provocation », sinon une énième, contre l’Algérie.
Ainsi, dans une publication sur son compte des réseaux sociaux, Merzouki écrit que « rien ne pourrait justifier la visite » du chef d’état-major sioniste au Maroc pour tout ce qu’il représente au niveau sécuritaire le régime sioniste qui « occupe la Cisjordanie et la démembre quotidiennement avec des colonies ». Ce même régime qui continue « à confisquer le droit des Palestiniens de Ghaza occupée à une vie normale depuis plus d’une décennie» et à « violer le caractère sacré de la mosquée El-Aqsa ».
Et du jour au lendemain, alors que le Maroc prétend défendre ce même droit des Palestiniens, il accueille, à bras ouverts, « l’invité d’un pays arabe, comme s’il prend le pouvoir en s’appuyant sur cette armée (sioniste, ndlr) sur un autre pays arabe (l’Algérie, ndlr) », qui « reste, quels que soient les enjeux, le pays voisin et le pays frère ».
Farid G.