Le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï, a plaidé hier en faveur d’un « dialogue sérieux et inclusif » qui aboutira à « des élections libres et transparentes », s’attaquant de nouveaux aux partis de l’opposition qui appellent à la transition, les accusant de vouloir « semer le chaos » et de « jeter le pays dans un labyrinthe ». Intervenant à l’occasion de l’installation de la Commission de la jeunesse, des sages et de la société du parti, Djemaï a consacré la plupart de son discours hier devant les militants au siège du parti, à l’armée, qu’il a saluée et réitéré son soutien envers elle. « Comment ne pas avoir de la gratitudes et de la reconnaissance envers cette armée novembriste qui a su protéger le peuple et son Hirak en réagissant favorablement à ses revendications légitimes, en préservant la paix et la sécurité à tous les Algériens », a-t-il lancé, en saluant « une armée nationale populaire qui a affirmé que sa force est l’unique émanation du peuple ». Il a critiqué ensuite « ceux qui blâment et ridiculisent le FLN » du fait qu’il soutienne à chaque fois les discours du Commandement de l’ANP sans discussion, en disant que cette position en faveur de l’armée est motivée par « la synergie de l’armée avec le hirak populaire et son travail à satisfaire ses revendications », donnant ainsi « une leçon aux autres institutions ». Djemaï a défendu aussi une solution à la crise actuelle dans le cadre constitutionnel, mettant en garde contre le risque de chaos émanant de toutes solutions hors Constitution. « La solution est dans la Constitution et les véritables issues constitutionnelles consistant de nous organiser et d’aller vers des élections présidentielles dans le cadre de la Constitution. Et de donner ainsi au peuple la possibilité d’exercer pleinement sa souveraineté », a indiqué Djemaï. Il a ajouté que « le FLN va accepter le choix du peuple quoi qu’il en soit le résultat».
En convoquant le « FLN Historique » et l’histoire de la Révolution nationale, le SG du FLN a répondu avec une langue de bois rappelant bizarrement l’ancien SG, Djamel Ould Abbès, à ceux qui appellent à mettre le FLN au musée. « Ce parti a pu libérer un État et une Nation. Il y a un pacte. Vous ne pouvez pas aujourd’hui induire en erreur les jeunes qui ont bien étudié l’histoire et dont la plupart sont sortis des universités algériennes, en les utilisant comme un outil pour couper ce parti de la société à cause de quelques agissements et comportements sur lesquels nous nous sommes excusés auprès du peuple algérien », a-t-il indiqué. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que ce propos de Djemaï est destiné aux partis de l’opposition, qui se sont tous accordés unanimement sur un dialogue national et inclusif, excepté les partis qui ont été responsables de la crise politique, dont le FLN est au premier rang. « Le peuple algérien est complètement conscient que ceux qui veulent de la haine à l’ANP et à son commandement nationaliste, sont dans la case des ennemis de l’Algérie … Ceux qui veulent de la haine au FLN n’aiment pas les principes de la démocratie et n’y croirons même pas », a-t-il fustigé. « Le peuple algérien sait très bien la limite entre ce qui est bon ou pas bon pour le pays, comme il sait que le gel du travail avec la Constitution signifie l’annulation des institutions de l’État et le jet du pays dans le labyrinthe des périodes de transition », poursuit-il. Il a soutenu qu’« au FLN, nous plaidons en faveur d’un véritable dialogue, sérieux, sans exclusion aucune, menant à un consensus national sur l’organisation des élections présidentielles dans les plus brefs délais ». « Ces élections transparentes et libres seront un véritable démarrage dans le pays », a-t-il promis. Dans un autre volet, le SG du FLN a reconnu que les portes de son parti ont été, pendant longtemps, fermées devant les jeunes militants du parti, promettant de tout faire pour redéployer le FLN sur les jeunes et les femmes. Djemaï a promis aussi de faire asseoir le FLN sur les bases de la démocratie, en affirmant que dorénavant seules les règles démocratiques appliquées seront respectées, et que la pratique de désignation de personnalités arrivistes à la tête du pays est révolue.
Hamid Mecheri