Alors que la question de son adhésion au club économique des Brics, formé par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique de Sud, sera tranchée le mois de juin prochain, lors de la réunion du groupe qui se tiendra en Afrique du Sud, l’Algérie a reçu, entre temps, une invitation pour prendre part au prochain forum juridique du groupe qui aura lieu en décembre prochain au pays de Nelson Mandela. L’annonce a été faite par le président de la commission des Brics chargée des questions juridiques des processus d’intégration contemporains, Alexeï Klichine, dans une déclaration à la presse. L’invitation adressée au pays pour assister à ce forum pourrait refléter l’adhésion de l’ensemble des membres du bloc économique à l’idée d’accueillir l’Algérie en son sein. S’agissant du forum en question, il aura lieu en comité élargi avec la participation des membres des Brics, aux côtés des autres pays conviés dont l’Algérie, l’Argentine, le Cambodge, l’Égypte, l’Éthiopie, Fiji, l’Indonésie, l’Iran, le Kazakhstan, la Malaisie, l’Ouzbékistan le Sénégal et la Thaïlande. Alexeï Klichine a affirmé que c’est la première fois que la rencontre des représentants des Brics soit ouverte à des pays qui ne sont pas membres, précisant que l’ordre du jour sera concerté et peaufiné d’ici le mois de mai. Les participants à ce forum examineront la création d’un mécanisme de résolution des problèmes juridiques en lien avec la banque des Brics, appelée Nouvelle banque de développement. La NBD, créée en 2014, est en concurrence avec la Banque mondiale (BM) et la Banque interaméricaine de développement (BID). Les Brics prévoient également la création d’une nouvelle monnaie commune mise au service des économies des pays membres. L’Afrique du Sud, qui a pris la tête de la présidence tournante des BRICS depuis janvier dernier, gère la question de l’élargissement des BRICS par l’incorporation de nouveaux membres dont l’Algérie. Le processus d’élargissement du groupe des BRICS a commencé en mai 2022. Le président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que plusieurs dirigeants d’autres pays ont participé, le 23 mai 2022, à une conférence virtuelle baptisée «BRICS Plus», et présentée par la Chine- qui assurait la présidence des BRICS- comme «une nouvelle phase du processus de l’élargissement des BRICS». Il convient de rappeler que l’adhésion de l’Algérie aux BRICS a été évoquée la première fois par le Président Tebboune, en juillet 2022, lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale. En novembre dernier, l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères, Leïla Zerrougui, avait fait savoir que l’Algérie a déposé une candidature officielle pour rejoindre le groupe BRICS. Dans cette perspective, le Président Tebboune a déclaré que le travail se poursuivait pour concrétiser cette adhésion avant la fin de l’année 2023, à travers la présence officielle de l’Algérie à sa réunion. Pour le Président, l’adhésion de l’Algérie aux BRICS ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures.
Plus grand pays et premier exportateur de gaz en Afrique, quatrième plus grande économie également dans le continent, en plus exempte de dettes extérieures, sont autant d’éléments qui jouent en faveur de l’Algérie. Le Chef de l’État a fait savoir, cependant, dans ses récentes déclarations, que beaucoup de travail reste à faire cette année, citant notamment la nécessité d’augmenter le PIB et le taux de contribution du secteur industriel au PIB, ainsi que plusieurs indicateurs économiques qui doivent être réformés davantage pour accéder la tête haute aux Brics. Concernant la disponibilité des pays membres à accueillir favorablement la demande algérienne, le Président Tebboune a affirmé que les pays du groupe tels que la Chine et la Russie, l’Afrique de Sud et le Brésil sous la présidence de Lula da Silva se sont montrés «favorables ». «Cela signifie que la porte est grande ouverte», a déclaré le Chef de l’État. Pour ce qui est des performances économiques des Brics, les cinq pays membres totalisent à eux seuls 24% du PIB (produit intérieur brut) mondial. Leur contribution dans l’économie mondiale est de 27% en ce qui concerne la production, et pourrait atteindre, selon certaines projections, 40 % en 2025. Les échanges économiques sont de l’ordre de 18%, et 25% IDE c’est-à-dire investissement direct à l’étranger. Actuellement, le poids des Brics est plus important que celui du G7 (France, Japon, États-Unis, Canada, Allemagne, Italie, Royaume-Uni).
Brahim O.