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IL ANNONCERA LA COMPOSANTE DES MEMBRES DU NOUVEAU GOUVERNEMENT «CES JOURS-CI» : Nouredine Bedoui au forceps

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C’est un Premier ministre d’apparence «évasif» qu’on a écouté, jeudi dernier, dans la toute première sortie médiatique d’après sa nomination en poste, animant une conférence de presse, de surcroît, la veille d’un autre vendredi de manifestations populaires pacifiques, à travers le pays, en faveur du changement et de l’édification d’un État de Droit.

Aux côtés de son vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra, le nouveau chef de l’Exécutif a promis de dévoiler la composante de son gouvernement dans les « tous prochains jours » en indiquant que « nous sommes actuellement en concertation pour la formation d’un gouvernement » qui sera composé, a-t-il poursuivi « de technocrates et des compétences jeunes, de toutes les sensibilités politiques », a indiqué Bedoui.
Avant la fin de la semaine prochaine, dira-t-il, «le gouvernement sera formé car nous n’avons pas de temps, nous voulons aller vite  et concrétiser cette vision future de l’Algérie», a-t-il expliqué, alors que la teneur et le contenu de cette vision sont à élaborer et à définir, dans le sillage du mouvement populaire pacifique en cours. Aussi en faisant savoir que la formation du nouveau gouvernement « sera immédiatement suivie par la mise en place d’une instance» pour la tenue de la Conférence nationale annoncée par le président Bouteflika, Bedoui a peiné à convaincre, outre qu’il était «évasif» dans ses réponses, en l’absence d’«une réelle feuille de route» pour répondre aux attentes exprimées par le peuple algérien depuis quatre semaines.
Sa première sortie médiatique, qui vient après celle de Lamamra, vice-Premier ministre, et le haut diplomate, Lakhdar brahimi, les réponses de l’ancien ministre de l’Intérieur manquaient de teneur et de ton politique, très attendu par le public, comme sa réponse, par exemple, sur la base légale qui permettra au président Bouteflika de rester encore au pouvoir alors que son mandat à la tête de la Présidence du pays s’achève avant fin avril prochain. Bedoui s’est contenté de généralités, si ce n’est de déclarer que « la période de transition a été décidée par le peuple et le Président », ce qui a suscité bon nombre d’interrogations, d’autant plus que les deux principales revendications du mouvement populaire pacifique, en cours à travers le pays, notamment «le rejet de la prolongation du 4e mandat et pour le changement du système politique ». Bedoui s’est, à chaque fois qu’il est interrogé, renvoie de sa réponse à la  Conférence nationale, appelée, selon lui, à y répondre, déclarant « Je suis également sûr que les propositions et des décisions seront prises par la conférence nationale » en ce qui concerne les questions qui se posent avec acuité, depuis le 22 février dernier. Bedoui n’a pas également répondu sur l’identité et le choix des personnalités devant siéger à la Conférence nationale, se contentant de dire que celle-ci devra être composée de l’ensemble des sensibilités politiques, de représentants de la société civile, des compétences, des jeunes, des acteurs du mouvement populaire,… qui seront appelés à dégager son mode de fonctionnement et ses prérogatives.
De même, et plus loin, le Premier ministre a abordé la protestation des juges et magistrats, dans le sillage du mouvement populaire pacifique à travers les 48 wilayas du pays, un fait inédit dans l’histoire de l’Algérie indépendante. « Les juges sont une partie de cette société et nous respectons leur avis » et nous disons, poursuit Bedoui, que  «cette Algérie est ouverte à leurs propositions dans le cadre de cette conférence nationale et à tous les représentants de la société algérienne», a-t-il indiqué.
Rappelons que la conférence nationale a été l’une des mesures prises, lundi dernier, par le président Bouteflika, après avoir annoncé le retrait de sa candidature pour un 5eme mandat et l’annulation de la Présidentielle. Des constitutionnalistes, l’opposition et le mouvement populaire, ont critiqué la démarche du chef de l’État, considérant que le Président « se dresse ainsi au-dessus des lois de la République  en s’offrant une année supplémentaire à son mandat qui devrait prendre fin avril prochain.
Interrogé sur la formule légale qui permet au président de la République de continuer à gouverner au-delà de son mandat présidentiel qui arrive à terme, avant fin avril prochain, Bedoui évoque encore une fois la conférence nationale qui sera, a-t-il indiqué, « une force de propositions qui fera sortir l’Algérie de la situation dans laquelle elle se trouve aujourd’hui » estimant que le président Bouteflika a « répondu favorablement » aux revendications du mouvement populaire pacifique, et d’ajouter que « le contexte actuel nous permet et à tous, ensemble, d’aider et de contribuer à bâtir l’Algérie de demain ».
Saluant  les manifestations du peuple depuis le 22 février denier, qui étaient, souligne Bedoui « civilisées », il affirme que ceci, « dénote du haut niveau de conscience du citoyen dans son expression de ses revendications, chose que nous valorisons et avec laquelle le Président y a répondu», a souligné Bedoui.
Hamid Mecheri

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