Au moins 8 Palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés lors des récentes attaques nocturnes israéliennes, marquant le 315e jour de guerre contre Ghaza. Les frappes israéliennes ont ciblé des maisons civiles dans le quartier d’EdDaraj, dans le nord de la bande de Ghaza, faisant plusieurs victimes, dont une jeune fille de 13 ans. Un employé de l’UNRWA est tombé en martyr lors d’un bombardement de l’occupation israélienne sur le camp de réfugiés de Bureij, au centre de la bande de Ghaza. Un drone israélien a également attaqué des Palestiniens près du village d’Ez-Zawayide, dans la partie centrale de Ghaza, causant un mort et de nombreux blessés. Un autre Palestinien a perdu la vie et plusieurs ont été blessés dans le camp de réfugiés de Nuseirat à la suite de frappes aériennes. Les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations dans le sud de Ghaza, ciblant notamment Khan Younès et le camp de réfugiés de Bureij. Elles ont visé des infrastructures civiles, y compris des hôpitaux et des établissements d’enseignement. Jeudi en début de soirée, un raid aérien israélien a frappé une maison au nord de Ghaza, tuant au moins six Palestiniens et blessant plusieurs autres. Selon l’agence Wafa, les frappes ont ciblé un appartement dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de Ghaza, où six martyrs ont été retrouvés et de nombreux blessés extraits des décombres. Plus tôt dans la journée, d’autres frappes israéliennes ont fait six martyrs et plusieurs blessés à Al-Sabra, dans la ville de Ghaza, ainsi qu’à Bani Souhaila, à l’est de Khan Younès. Les avions de combat israéliens ont visé une maison à Al-Sabra, faisant trois martyrs et plusieurs blessés, et ont également tiré des obus sur le complexe islamique du quartier. À Nuseirat, un autre corps a été récupéré après une frappe israélienne sur une maison dans la région d’AlMufti. Les forces israéliennes ont aussi ouvert le feu sur des maisons à Al-Zaytoun et bombardé Rafah, sans faire de victimes immédiates. Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que, depuis le 7 octobre, les attaques israéliennes ont causé la mort de 40 005 Palestiniens, dont au moins 16 314 enfants et 10 980 femmes, et ont blessé 92 401 personnes dans la bande de Ghaza.
« L’escaLade sioniste risque d’enflammer toute la région »
Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeina, a averti que l’escalade continue des violences israéliennes en Palestine occupée, notamment les massacres quotidiens dans la bande de Ghaza, « risque d’enflammer toute la région ». Abu Rudeina a déclaré que l’administration américaine, en soutenant l’occupant israélien dans son agression contre le peuple palestinien, est consciente que cette occupation cherche à exacerber la situation régionale pour assurer sa survie politique. Il a ajouté que Washington « doit comprendre que l’occupation doit immédiatement cesser ses actions et forcer Israël à mettre fin à ses agressions et politiques destructrices, afin de prévenir des conflits dont le prix sera payé non seulement par la région mais par le monde entier ». Le porte-parole a également souligné que « la politique quotidienne de massacres, de meurtres, de destructions, d’arrestations, de construction de colonies et d’attaques contre les lieux religieux islamiques et chrétiens ne garantira pas la sécurité et la stabilité à l’occupation ». Il a précisé que « la seule voie vers la paix et la stabilité passe par la reconnaissance des droits du peuple palestinien et la mise en œuvre des résolutions de la légitimité internationale ».
« L’accès à L’eau dans La bande de Ghaza reste critique »
L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a exprimé son inquiétude concernant l’accès limité à l’eau dans la majeure partie de la bande de Ghaza, soulignant que les habitants de l’enclave palestinienne doivent parcourir de longues distances pour satisfaire ce besoin essentiel. Louise Wateridge, porteparole de l’UNRWA, a déclaré sur le réseau social X que « malgré l’impact significatif de cette crise, l’accès à l’eau reste très limité dans la majorité de la bande de Ghaza. » Elle a précisé que « de nombreuses familles doivent se déplacer sur de longues distances sous des températures extrêmes pour obtenir de l’eau potable. » En réponse à cette crise, l’UNRWA a récemment réparé un puits crucial à Khan Younès, qui avait été détruit par des opérations militaires israéliennes il y a plusieurs mois. Ce puits, désormais fonctionnel, fournit de l’eau potable à environ 100 000 personnes déplacées dans la région, en pompant plus de 500 mètres cubes d’eau par jour pendant 8 heures. Huit robinets ont été installés pour permettre aux familles déplacées de remplir leurs récipients, avec deux robinets réservés aux camions-citernes pour les personnes incapables d’atteindre le puits à pied. Louise Wateridge a rappelé que lors de sa dernière visite en avril, le puits était en ruines, entouré d’éclats d’obus et de munitions non explosées. À ce momentlà, Khan Younès était presque désert, les habitants s’étant réfugiés à Rafah. Suite au retrait des forces israéliennes, l’UNRWA a entrepris la réhabilitation du puits, travaillant jour et nuit pour le remettre en état. Dans ce contexte de déplacements incessants, Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a exprimé son inquiétude pour le bien-être des femmes et des filles de Ghaza après dix mois de guerre. Selon lui, ces femmes subissent de graves difficultés, telles que le manque d’accès aux douches et à l’hygiène menstruelle, les obligeant à couper leurs cheveux très courts en raison des poux et du manque de produits de soin. « Certaines femmes portent le même foulard depuis 10 mois, » a-t-il noté sur X. Les femmes de Ghaza témoignent de leur détresse, indiquant qu’elles se sentent déshumanisées par la situation. Lazzarini a appelé à une trêve pour « restaurer une partie de la dignité » des femmes de Ghaza.
M. Seghilani