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HUÉ À L’ENTERREMENT DU MOUDJAHID BOUREGÂA, SOUFIANE DJILALI RIPOSTE : « Des parties veulent imposer un autre type de dictature »

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Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, a dû se retirer de la cérémonie d’enterrement du moudjahid, le commandant Lakhdar Bouregâa, jeudi dernier dans l’après-midi, au cimetière de Sidi Yahia (Hydra, Alger), sous la pression et les huées de plusieurs individus.
Les images ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant de multiples indignations. Avant cela, le leader de Jil Jadid, qui assistait à l’enterrement du valeureux moudjahid, a été apostrophé par le journaliste de la chaîne TV panarabe « Al Mayadeen », pour livrer son témoignage sur le défunt, avec qui il était toujours en bonne entente. « Aujourd’hui, en ce mois de novembre béni, nous avons accompagné Si Lakhdar Bouregâa à sa dernière demeure. C’est un grand homme connu pour ses positions en faveur des causes arabes justes. Il a soutenu la cause palestinienne et toutes les causes mondiales méritant un soutien. Aujourd’hui, avec son départ, il y a un grand vide. Il a laissé derrière lui un grand nombre d’orphelins. Que Dieu l’accueille en Son vaste paradis », a-t-il déclaré. Au cours de son intervention à cette chaîne TV, Soufiane Djilali est interrompu par une personne : « Mais l’hypocrisie ce n’est pas bien … », alors qu’une autre lui demande : « Mais qui sont les orphelins dont tu parles ? ». « Honte à vous ! Dégagez ! », a été hué par certaines personnes. Dans un premier temps, Soufiane Djilali et des responsables de son parti ont tenté de donner des explications sur ses positions politiques, insistant qu’il n’a jamais parlé de mal sur Bouregâa ou le Hirak. Cependant, devant la colère de quelques citoyens, ils ont rebroussé chemin et quitté le cimetière.

« Des radicalistes » qui veulent diviser les Algériens
Indigné par cette scène qui touche même à la sacralité des lieux (le cimetière) et le respect qu’imposent les circonstances de deuil, beaucoup de citoyens, parmi les présents et des internautes, ont regretté que l’enterrement de ce grand homme « qui a toujours respecté ses interlocuteurs et la divergence des opinions » soit devenu « une occasion pour certains radicalistes de diviser les Algériens ». Beaucoup y ont vu « une manœuvre pour porter l’étiquette de “la trahison” à une personne ou région, au dépend d’autres », des méthodes, soutiennent-ils encore, qui « ont transformé le formidable élan du Hirak du 22 février 2019 en une scène de règlement de comptes politiques », notamment à entendre des slogans qui ont été répétés pendant ces obsèques. « Porter un avis différent du sien ne signifie pas être un ennemi », tiennent à souligner plusieurs commentateurs, ajoutant que le refus des opinions opposés et avis différents encourage les radicalités des gens de Hirak, et le vide de toute sa substance et ses valeurs. D’aucuns ont exprimé leurs colères contre « ces gens qui s’improvisent les gardiens de temple du Hirak », en s’octroyant le droit de chasser des personnes d’assister à l’enterrement d’un moudjahid par la simple classification : être avec ou contre le Hirak. Beaucoup aussi ont estimé que cet incident a montré le véritable poids de Soufiane Djilali, qui, à cause de « comportement irresponsable » de certains individus, s’en est sorti vainqueur en gagnant la sympathie et l’adhésion de tout le monde. « Cela est la preuve que Soufiane Djilali a été à équidistance de toutes les parties », font-ils observer, et aussi la « démonstration qu’il respectait toujours les convictions de tous le monde ». Après avoir gardé le silence, Djilali a publié, hier dans l’après-midi, sur sa page Facebook, une photo de lui avec le moudjahid Bouregâa, exprimant sa reconnaissance et émotion suite « aux nombreuses lettres et appels que js’ai reçu pour me faire part de solidarité après l’incident malheureux survenu hier, (jeudi dernier, NDLR] lors des funérailles du défunt combattant Lakhdar Bouregâa ». Avant de lâcher ces mots : « Aujourd’hui, il y a ceux qui veulent imposer un autre type de dictature, et toutes les campagnes de haine et d’intimidation sur les réseaux sociaux commencent à se manifester sur le terrain ». « Heureusement, ce qui s’est passé est un incident isolé. En tant que président de parti Jil Jadid, j’appelle tous les citoyens à ne pas se laisser entrainer par ses appels discordants à la division et sécession. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des défis et enjeux majeurs liés à la constitution et la lutte pour une Algérie meilleure ». Avant d’exprimer son souhait que « cet incident ne doit pas nous faire oublier la tragédie du départ d’un homme que j’ai tant connu et qui a toujours combattu et cru en une Algérie pluraliste et démocratique ».

La campagne de dénigrement remontre à janvier 2020
En début de cette année 2020, Soufiane Djilali, figure du Mouvement « Barakat » qui s’est insurgé en 2014 contre le quatrième mandat de Bouteflika, a rencontré le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce qui lui a attiré des attaques et accusations infondées de la part de certains acteurs du Hirak, lui reprochant d’avoir formulé des déclarations hostiles aux détenus d’opinion. Se défendant, le leader du Jil Jadid a affirmé qu’il avait, au contraire, dénoncé ces arrestations, arguant qu’«accepter un dialogue ne signifie pas reconnaître à l’avance ses conclusions». Lors d’un entretien avec la radio enligne « Radio M », Soufiane Djilali a subi des attaques de la part de certaines voix, qu’il qualifiera ceux qui « se sont psychologiquement appropriés le Hirak », suite à ses propos qu’il revient désormais « aux détenus de démontrer qu’ils sont victimes et qu’ils n’ont commis aucun délit ». « Cette histoire est tout simplement absurde », a-t-il déclaré au journal El-Watan, expliquant que « ma déclaration sur les détenus a été, bien entendu, manipulée. La bande vidéo existe, vous pouvez la visionner sur l’ensemble du passage. Il ne faut pas sortir une phrase de son contexte ». « En réponse à une question de l’animateur radio, j’avais repris l’explication du Président sur la situation des détenus d’opinion sur laquelle je l’avais interpellé. J’ai ainsi précisé, sur la foi des propos qui m’ont été tenus, que leur dossier, en cours d’instruction, allait être clôturé et que s’il y avait des charges autres que le délit d’opinion, les prévenus pourront démontrer publiquement leur innocence, c’est-à-dire que leur défense s’attachera à faire annuler les charges », a-t-il poursuivi.
Hamid Mecheri

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