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Hommage à Assia Djebar : un demi-siècle de parcours, de transcription et de combat

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Les participants à une rencontre, tenue à Oran et en hommage à l’écrivaine algérienne Assia Djebar, ont considéré que l’œuvre de la défunte est à considérer comme «un exemplaire travail de création où la quête de la parole identitaire rejoint le souci de toute recherche d’art». «Assia Djebar a marqué l’histoire de la littérature algérienne et mondiale. Son œuvre est spécifique. C’est une grande voix. Avec sa plume, elle a raconté une histoire connue de tous, omise ou occultée. C’est aussi un demi-siècle de parcours, de transcription et de combat», a soutenu l’universitaire d’Oran,
Fatima Medjat Grine, dans sa communication intitulée «Assia Djebar : inventer une langue entre corps et voix». L’oratrice a expliqué que l’œuvre de la défunte a été toujours fidèle à sa vocation d’historienne et écrivaine pour donner une écriture symbolique, qui se veut toujours de transmission et d’expression.
«Toute l’œuvre d’Assia Djebar peut se comprendre comme un travail sur la mémoire. Son travail vise à écouter la mémoire déchirée et de ramener à la vie et dans l’histoire des voix étouffées, les mémoires asphyxiées», a-t-elle ajouté lors de cette rencontre organisée par le laboratoire de langues, discours, civilisations et littératures de l’université d’Oran, en collaboration avec l’association féminine AFEPEC. Salah Negaoui, professeur de littérature hispano-américaine à l’université d’Oran, a estimé qu’Assia Djebar «est une grande Dame. Elle est très admirée pour la noblesse de ses lettres en Amérique Latine. Elle appartient à une génération d’écrivains des années 50, comme Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri et Malek Haddad. Elle est au centre d’un univers culturel où l’on retrouve les traces de l’identité algérienne». Cet hommage a été appuyé par plusieurs communications d’universitaires abordant la dimension féminine dans l’écriture d’Assia Djebar et retraçant son itinéraire d’auteure, de chercheur et de cinéaste. «C’est une Dame qui a permis l’émergence d’un mode d’écriture qui s’étend de plus en plus avec les jeunes. Elle n’est pas une écrivaine du terroir mais une écrivaine algérienne spécifique», a souligné de son côté l’universitaire Benamar Médiène. Des extraits de la défunte écrivaine ont fait l’objet d’une lecture théâtrale par des jeunes de la troupe Drôles Madaires. Des passages des films «la Nouba des femmes du mont Chenoua» et «la Zerda ou les chants de l’oubli» ont été projetés. La défunte romancière et cinéaste est décédée le 6 février dernier à Paris, à l’âge de 79 ans, et inhumée dans sa ville natale de Cherchell (Tipaza). De son vrai nom Fatma-Zohra Imalayène, elle a été admise en 2005 à l’Académie française et pressentie plusieurs fois pour le prix Nobel de Littérature. Assia Djebar qui a professé l’écriture depuis plus de 50 ans a publié son premier roman «La soif» en 1957, rappelle-t-on.

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