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Héritage de Johnny : La justice ordonne le gel des biens de l’artiste

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Nouvel épisode dans la bataille judiciaire que se livrent les enfants aînés de Johnny Hallyday et sa veuve, Laeticia. Le tribunal de Nanterre a rejeté la demande de droit de regard de Laura et David sur l’album posthume de leur père.

Dans l’interview qu’elle nous a accordée, Laeticia donnait sa version, alors que les enfants souhaitaient écouter l’album enregistré quelques semaines avant la disparition du chanteur : « David et Laura ont écouté la plupart d’entre elles. Après, on peut leur refaire écouter à la maison, en famille, évidemment ! Mais hors caméras et hors avocats ! »
En revanche, la justice a ordonné la mise sous séquestre de tous les droits artistiques du chanteur, décédé le 5 décembre à 74 ans, et a fait interdiction à sa veuve de vendre ou de disposer de ses propriétés françaises, à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine) et à Saint-Barthélemy. Dans son ordonnance, le juge des référés a estimé que Laura Smet et David Hallyday justifient d’un « risque réel de transfert de tous les biens du défunt au profit du JPS Trust », une structure de droit américain dont Laeticia est la bénéficiaire depuis la mort de son mari. Ce transfert pourrait « intervenir à tout moment », tout comme une « liquidation des actifs successoraux, les privant quasiment de toute chance de recouvrer la part successorale à laquelle ils pourraient prétendre », a estimé le tribunal. Pour l’instant, les propriétés françaises de la star décédée n’ont pas encore intégré ce trust, géré par Bank of America. Le tribunal a en revanche décidé que les deux propriétés de Santa Monica et Los Angeles n’étaient pas concernées par ce gel, afin que les mesures « n’aient pas de conséquences disproportionnées pour Laeticia Smet et ses enfants mineurs », précise la décision.

La volonté de Johnny Hallyday est « respectée »
L’avocat de Laeticia Hallyday a fait part de sa satisfaction après la décision vendredi du tribunal de Nanterre. « La volonté de Johnny Hallyday a donc été respectée », s’est réjoui Me Ardavan Amir-Aslani dans un communiqué, saluant le fait que le gel ne concerne pas les actifs américains de Johnny et réaffirmant que « le droit moral sur le dernier album a été exercé du vivant de l’artiste ». Le gel des propriétés françaises n’aura « aucune incidence », a par ailleurs assuré Me Ardavan Amir-Aslani, affirmant que Laeticia n’avait « ni la volonté de céder ces biens ni le pouvoir de céder ces biens.» Depuis février, la famille de l’ex-« idole des jeunes» se déchire sur son héritage qui pèse plusieurs dizaines de millions d’euros, par médias et tribunaux interposés. Estimant avoir été déshérités, David Hallyday et Laura Smet contestent le testament californien de leur père rédigé en 2014 et qui lègue l’ensemble de son patrimoine à Laeticia ainsi qu’à leurs deux filles mineures, Jade et Joy. Ils avaient donc saisi en référé (procédure d’urgence) le tribunal de Nanterre, près de Paris, pour demander le gel des biens immobiliers et droits artistiques du rockeur, en attendant une décision judiciaire sur le fond concernant la succession.

Album posthume : un accord valide
Concernant le droit de regard que demandaient les deux aînés du clan Hallyday sur le 51e album de leur père, le tribunal a estimé que « l’accord signé » en novembre 2017 entre Warner et Johnny Hallyday sur cet album «démontre sans ambiguïté que le chanteur acceptait que les dix titres listés qu’il avait interprétés lors des sessions d’enregistrement fassent l’objet d’une commercialisation par la société Warner », considère l’ordonnance. «Rien ne vient établir le risque certain d’une atteinte portée à l’interprétation de l’artiste qui justifierait un contrôle des demandeurs avant la sortie publique de l’album», tranche la décision. Une décision qui confirme que «le droit moral sur le dernier album a été exercé du vivant de l’artiste», a salué Me Amir-Aslani dans son communiqué. Au total, le patrimoine de Johnny Hallyday représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros: propriétés, voitures de luxe et droits issus de 1 160 chansons. Une autre procédure est en cours pour décider du caractère légal ou illégal du testament, mais aucune audience n’a encore été fixée et elle pourrait prendre des mois voire des années avant d’être tranchée.

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