Alors que le prix du poulet a connu, ces derniers jours, une hausse vertigineuse atteignant les 450DA/kg, l’Association de protection et d’orientation du consommateur (Apoce) a menacé les opérateurs activant dans le domaine de l’aviculture de lancer dans les 48h à venir une campagne de boycott, si les prix ne redeviennent pas à la normale.
Ainsi, l’Association a donné aux éleveurs et aux commerçants un ultimatum de 48 heures avant de lancer sa campagne baptisée « Khalih yedir Errich », ou « laisse le poulet avec ses plumes ». Ceci témoigne que les campagnes de boycott, des différents produits, sont devenus une véritable culture en Algérie. Après la campagne «khaliha tssadi», «laisse-la rouiller» qui a appelé à boycotter les voitures montées localement, dont les prix ont été jugés excessifs, c’est au tour des produits alimentaires de large consommation à être dans l’œil du cyclone. À travers sa page Facebook, l’Apoce a estimé que le prix du poulet ne doit pas dépasser les 380DA/Kg. «Le prix du détail ne doit pas être supérieur à 380DA le kilo. C’est le prix que nous jugeons raisonnable au regard de la hausse des frais de la production», écrit l’Apoce. Bien que l’Organisation reconnaisse que les éleveurs font face à la hausse des coûts de l’élevage, dont le prix des poussins chair et des aliments avicoles, il n’en demeure pas moins que celle-ci juge le prix du détail est «exorbitant». Ainsi, se montrant menaçante elle précise que «si les prix restent supérieurs à 380 DA jusqu’à demain soir (48 heures après l’avertissement), lundi matin sera une journée de boycott».
Rappelons que le ministère de l’Agriculture a justifié la hausse des prix de viandes blanches par l’augmentation de la consommation et la demande sur ce type de viandes durant la saison estivale. Entre autres, notons que la dernière note de conjoncture de l’Observatoire des filières avicoles algériennes (OFAAL) prévoit que cette hausse va se maintenir jusqu’au mois de septembre 2018. «Les prix du poulet enregistreront des hausses importantes durant les mois de juillet/août et vont se maintenir jusqu’au mois de septembre 2018», avait écrit l’OFAAL dans sa note. «Après la baisse des ventes constatée durant le mois de juin, on assistera à une reprise de l’activité commerciale durant le mois de juillet et août. Il sera enregistré une demande importante sur ce produit durant toute la saison estivale et qui s’étalera jusqu’au mois de septembre et octobre avec la rentrée sociale», rajoute l’OFAAL. En outre, la même source a tenu à signaler que «les prix se maintiendront à des niveaux élevés malgré la fête de l’Aïd El Adha». Pour expliquer les raison de la hausse, l’OFAAL a indiqué que «la plupart des éleveurs de poulet de chair, notamment les petits éleveurs abandonnent l’activité durant la saison estivale pour des raisons techniques qui sont liées aux structures d’élevage inadéquates». En outre, l’Observatoire a précisé que les contraintes financières, liées à la hausse des poussins et des aliments empêchent les aviculteurs de mettre en place de nouveaux élevages. Enfin, il y a lieu de noter que la fête de l’Aid El Adha qui sera célébrée durant la dernière semaine de ce mois d’août, poussera les éleveurs à retarder leurs mises en place.
Ainsi, à travers ces explications l’OFAAL prévoit que cette hausse va se maintenir, reste à savoir si l’Apoce réussira à mobiliser les consommateurs, comme fut le cas pour la campagne des voitures.
Lamia Boufassa
