Le président iranien Hassan Rohani a dénoncé vendredi les nouvelles sanctions «cruelles et inhumaines» imposées à son pays par les Etats-Unis, tout en affirmant qu’elles ne parviendraient pas à briser «la résistance» de l’Iran. Washington a annoncé jeudi des sanctions contre les 18 «principales» banques iraniennes afin de «stopper l’accès illicite aux dollars américains». Les Etats-Unis espèrent ainsi faire plier l’Iran en achevant d’asphyxier son économie, alors que leur campagne de «pression maximale» n’a pas permis au président Donald Trump d’obtenir le «meilleur accord» sur le nucléaire qu’il espérait avec Téhéran. «Les Américains ont déjà fait tout ce qu’ils pouvaient contre la grande nation iranienne», a réagi le président Rohani, selon des propos diffusés sur son site officiel, relayés par des médias. «Ils ne parviendront pas à briser la résistance de la nation iranienne avec ces (actions) inhumaines», a-t-il promis. Observateurs et diplomates redoutent que ces nouvelles sanctions réduisent encore la possibilité pour l’Iran d’acquérir des biens «humanitaires», même si Washington assure qu’ils font l’objet d’exemptions. Pour le président iranien, ces sanctions sont destinées «à créer de sérieux obstacles aux transferts de fonds pour les médicaments et la nourriture». «En pleine pandémie de Covid-19, le régime américain veut détruire nos derniers canaux pour acheter de la nourriture et des médicaments», avait dénoncé la veille le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur Twitter. «Les Iraniens vont survivre à cette dernière cruauté, mais conspirer pour affamer un peuple est un crime contre l’humanité», a-t-il ajouté. Donald Trump a retiré en 2018 les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien, jugeant ce texte conclu trois ans plus tôt insuffisant pour empêcher Téhéran de «se doter de la bombe atomique». Il a dans la foulée rétabli, puis durci, toutes les sanctions américaines levées en 2015. L’administration Trump avait affiché comme objectif de faire plier Téhéran pour qu’il «change d’attitude» et négocie «un meilleur accord». Mais à l’approche de la fin du premier mandat de Trump, elle n’a obtenu aucune avancée sur ces deux fronts. Le président-candidat assure maintenant que les autorités iraniennes accepteront de négocier mais après le scrutin américain du 3 novembre.