S’exprimant au lendemain des graves révélations du ministère de la Défense national sur l’organisation séparatiste, le MAK, l’expert spécialiste des questions sécuritaires, migratoires et du Sahel, Hacène Kacimi revient, en reculant, lever le voile sur les objectifs de la recrudescence des activités subversives en ces temps qui courent en Algérie. À côté du MAK, il cite également Rachad, l’autre mouvement pro-terroriste pour révéler à l’opinion publique deux organisations subversives qui recherchent l’«embrasement en Algérie».
En effet, intervenant hier sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, Hacène Kacimi reste formel quant aux intentions des deux organisations. « Nous assistons, depuis quelques semaines, à une recrudescence d’activités plus ou moins subversives sur le territoire national, qui sont l’œuvre de certains groupuscules d’obédience radicale, extrémiste et, fait nouveau, séparatiste », a posé d’emblée l’orateur, lui qui montre du doigt la nébuleuse séparatiste dont l’ANP a tout récemment démantelé une cellule terroriste.
Pour l’’’Invité de la Rédaction’’ « Ces derniers (membres du MAK, ndlr) agissent dans l’ombre et ambitionnent de réunir un certain nombre d’armes, et pourquoi pas, constituer des groupes armés et des maquis dans certaines localités du pays », a-t-il pointé son doigt sur le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie. Et quel est l’objectif derrière sa recrudescence ? « Installer la subversion et la violence en Kabylie où elle est plus ou moins active sur le terrain », répond Kacimi qui s’interroge sur l’évolution dangereuse du niveau des revendications passant d’autonomie au séparatisme et l’indépendantisme.
Plaidant pour une lutte contre toutes les organisations subversives, l’expert a suggéré que cette organisation, dirigée depuis l’étranger par Ferhat M’henni, doit être « absolument combattue par les moyens de Troie afin de protéger les populations contre cette nouvelle forme de violence qui est en train de s’installer dans certaines localités du pays ».
« La France accueille sur son territoire des personnages très dangereux »
Il en veut pour preuve le fait que « les services habilités sont en train de travailler sérieusement », citant, comme il fallait s’y attendre, le récent démantèlement à Alger d’une cellule subversive. Sur ce, Kacimi a indiqué que la lutte se poursuivra et, à ce titre d’ailleurs, « d’autres organisations vont tomber ».
Abordant le sujet sous son volet géostratégique, Kacimi ne pense pas moins qu’à travers ces organisations, c’est l’Algérie qui a été prise pour cible. « Les pays hostiles à l’Algérie et menant des activités déstabilisantes sont connus, nous ne comprenons pas la duplicité de la France qui, d’un côté, souhaiterait qu’on aille vers une réconciliation des mémoires et, d’un autre, accueille sur son territoire des personnages très dangereux », s’est-il interrogé comme accuse-t-il à ce titre. Tout en qualifiant ce fait d’ « inacceptable », l’intervenant a mis l’accent sur la nécessité d’ « identifier et de neutraliser les groupuscules qui menacent la sécurité du pays ».
« Les récentes révélations sont sérieuses. Lorsqu’il y a atteinte à la sécurité nationale, nous assistons toujours à la mise en place de logistiques très importantes en matière de communication pour faire admettre des Fake-news comme étant des vérités », a-t-il suggéré. « Actuellement, il y a des ambitions de provoquer l’embrasement dans des endroits bien précis. Et si l’on doit faire une analyse du Hirak, qui était au départ pacifique avec des revendications légitimes, l’on assiste à des tentatives de récupération sur le terrain pour provoquer une confrontation entre la population et les institutions de l’État », a mis en garde l’analyste, tout comme il avertit contre l’alliance maroco-sioniste dont « un processus est en train de se formaliser aux frontières Ouest du pays ».
Pour preuve, cite-t-il, « les bases-arrières logistiques actives au Maroc pour déstabiliser l’Algérie, à partir desquelles sont menées des campagnes de dénigrement », assurant, toutefois, que « les autorités algériennes se sont préparées à toute menace, quelle que soit sa nature, dans l’espace et le temps ». Mais, la vigilance doit être de mise, tant « l’Algérie est dans l’œil du cyclone. Elle est ciblée par plusieurs menaces environnantes et est entourée d’une ceinture de feu. Si nous n’arrivons pas à les dominer, il y aura risque probable d’embrasement dans certaines localités du pays », a-t-il estimé, avant d’évoquer le cas de Rachad dont il relève « les ramifications terroristes, les alliances et les financements », dont elle bénéficie de la part de « certains pays du Moyen-Orient et d’Europe ».
Farid Guellil