Devant des syndicats insatisfaits, grèves consécutives, sit-in et rassemblements à l’échelle nationale, et face à une tutelle qui ne sait plus où donner de la tête, le secteur de l’Éducation nationale toujours dans la tourmente. Après le débrayage des agents économiques et celui de des personnels de l’éducation et de la formation, le département de Benghebrit s’est également retrouvé confronté lundi à la grogne du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), qui a rejoint le clan des grévistes à travers l’organisation d’une journée de «mécontentement». Comme annoncé il y a quelques jours à travers un communiqué rendu public, le CLA a en effet observé une journée de grève accompagnée d’un rassemblement devant l’annexe du ministère de tutelle à ruisseau. «De 10h à midi, environ 120 enseignants ont participé au sit-in » indique le porte-parole du CLA, Idir Achour. Contacté hier par téléphone, le représentant du Conseil des lycées d’Algérie a fait savoir que le taux de suivi du débrayage a atteint 75% dans une trentaine de wilayas. Au niveau d’Alger, le taux de grève a été estimé à 80%, ajoute-t-il. Notre interlocuteur a tenu cependant à préciser que la journée de mécontentement a été organisée beaucoup plus pour la sensibilisation de l’opinion publique sur l’état de l’école algérienne. «Nous voulons faire passer un message à la société civile et aux parents d’élèves pour qu’ils prennent conscience des problèmes du secteur qui touchent en premier lieu les enfants», a-t-il laissé entendre. D’autre part, le porte-parole du CLA a indiqué qu’une réunion aura lieu samedi 15 novembre avec la tutelle ministérielle. La plateforme des revendications du syndicat sera à l’ordre du jour. Parmi ces revendications, la source évoque la révision des salaires et des statuts particuliers, la gestion des œuvres sociales et la retraite après 25 ans de service. Pour ce qui est des revendications d’ordre socio-pédagogique, il cite dans ce sens le problème de surcharge des classes, la détérioration des infrastructures, la violence dans les écoles, et le manque d’encadrement. Un autre point sera notamment soulevé, qui est le harcèlement sexuel que subissent les enseignantes par les directeurs d’établissements et les inspecteurs de matières. «Il y a nécessité d’ouverture d’une cellule d’écoute pour remédier au phénomène», recommande la même source.
La grève des intendants perdure
Entamée depuis le début de la rentrée scolaire, la grève des agents des services économique du secteur de l’éducation est toujours maintenue. Les concernés refusent de lâcher prise jusqu’à la prise en charge totale de leur plateforme de revendications. À rappeler que la principale doléance des intendants est l’application de la prime de pédagogie. En réponse à leur action, la ministre, Nouria Benghebrit, les avait appelé à faire preuve d’un haut sens de responsabilité et à reprendre le travail dans l’intérêt de l’élève, tout en rappelant la disponibilité du secteur à engager un dialogue sérieux et efficace pour la prise en charge de leurs problèmes. Elle a également annoncé jeudi dernier l’organisation de concours de promotion professionnelle au profit des intendants les 3 et 4 décembre prochain. La responsable a par ailleurs mis en exergue la légitimité des revendications soulevées par ces fonctionnaires de l’Éducation nationale, tout en estimant que leur prise en charge nécessitait «des solutions progressives, du temps et de la patience».
Ania Nait Chalal