Réagissant hier à l’action de grève organisée à l’échelle nationale par les praticiens de la santé, qui coïncide avec la Journée mondiale de la santé, le ministre du secteur, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé que les revendications légitimes des contestataires seront prises en charge. S’exprimant en marge du salon national de l’information sur le cancer, Benbouzid a joué la carte de l’apaisement en déclarant que les rassemblements et la grève organisés hier pas les syndicats du secteur de la Santé est un droit préservé par la Constitution, considérant par la même que les revendications soulevées sont «légitimes». À cet effet, Benbouzid a souligné, à propos du retard de versement de la prime du Covid-19, que cette question a été réglée après les instructions données par le Premier ministre au ministre des Finances d’accélérer la procédure. quant aux autres revendications relevant du ressort des autres départements, le même responsable indique que celles-ci seront prises en charge après l’installation de commissions pour l’étude des différents dossiers. D’autre part, et en ce qui concerne l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur, Benbouzid assure que son département coordonne avec les autres ministères pour régler ce dossier et ce « en dépit des difficultés financières que traverse le pays ». Pour rappel, trois syndicats du secteur, à savoir le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) et le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), avaient appelé, la semaine passée, à une grève nationale le 7 avril pour réclamer la restructuration totale du système national de santé, l’amélioration des conditions de travail du personnel de la santé et l’octroi de la prime d’encouragement. Dans le communiqué d’appel à la grève, ces trois syndicats ont dénoncé la non-concrétisation des promesses du président Abdelmadjid Tebboune concernant la restructuration totale du système national de santé formulées en avril 2020. Les contestataires ont également appelé à la révision des statuts en plus de la revalorisation des grilles salariales. Les trois syndicats ont également dénoncé le nonrespect des engagements du président de la République concernant les mesures d’encouragement au profit des professionnels de la santé dans le cadre du dossier Covid. Ils ont toutefois précisé que ce mouvement de protestation ne se limite pas à la réclamation du versement de la prime Covid et que les revendications sont beaucoup plus profondes, à l’image du mal-être qui ronge le secteur, soulignant que le ras-le-bol des professionnels du secteur est le résultat de plusieurs années d’attente afin que leurs revendications soient prises en charge. Il est essentiel de noter que d’autres formations syndicales du secteur de la Santé avaient également dénoncé la non-concrétisation des instructions du président Tebboune, en l’occurrence le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Le SNPSSP a lancé un appel au président de la République afin qu’il intervienne d’urgence pour débloquer la situation et faire appliquer, sur le terrain, les réformes annoncées depuis déjà plus d’une année. En outre, le même syndicat avait interpelé le chef de l’État afin de mettre en place des mesures urgentes et salvatrices pouvant empêcher l’ « effondrement » du secteur public de la Santé.
Ania Nait Chalal