Alors que le ministre du secteur, Mohamed Ouadjaout, continue de maintenir le silence, les enseignants du cycle primaire de l’Éducation ont poursuivi hier leur grève de trois jours devant être reconduite chaque semaine, à partir de lundi.
Ayant déposé une demande d’audience auprès de la tutelle, afin d’exposer leurs préoccupations, les contestataires menacent d’aller vers une grève illimitée, si les canaux de dialogue ne sont pas ouverts dans les jours qui suivent. Entamée le début du mois d’octobre 2019, la contestation des enseignants du primaire ne connait toujours pas d’épilogue. Des milliers d’élèves continuent à être pris en otage, en raison de cette grève qui perdure, au moment où le ministère est aux abonnés absents puisque aucune mesure d’apaisement n’a été prise jusqu’ici, du moins pour tenter de calmer les esprits. En effet, juste après la rentrée des vacances d’hiver, ces enseignants sont revenus à la charge, alors que l’on s’attendait à ce que cette question soit réglée notamment à l’arrivée du nouveau ministre qui s’était pourtant engagé, dès son investiture, à prendre en charge les préoccupations des travailleurs du secteur. Les contestataires ont donc organisé deux journées de grève les 8 et 15 janvier passées avant de durcir cette action et de passer à trois jours de grève reconductibles, entamée lundi dernier.
Attendant une réponse favorable à sa demande d’audience déposée cette semaine auprès du département de Mohamed Ouadjaout, la coordination des enseignants du primaire a menacé d’aller carrément vers une grève illimitée si le dialogue n’est pas « tout de suite » entamé. à rappeler, dans ce cadre, que le ministre de l’Éducation avait reçu mardi, 14 janvier, l’ensemble des syndicats du secteur, alors que cette coordination qui, faudrait-le souligner, n’est affiliée à aucune des organisations agréées, n’a reçu aucune invitation. Chose que les grévistes ont très mal pris, ce qui les a poussés à durcir leur mouvement.
Il convient de rappeler aussi que la coordination des enseignants du primaire avait été reçue à deux reprises par les représentants du ministère sous la responsabilité d’Abdelhakim Belabed, pour tenter de trouver des solutions aux problèmes soulevés, mais ces deux rencontres ont vite échoué conduisant au maintien du mouvement de grève.
Aujourd’hui tous les regards sont dirigés vers Mohamed Ouadjaout qui n’a toujours pas réagi pour prendre la situation en mains, du moins pour sauver le reste de l’année scolaire, et d’éviter aux élèves d’en être les victimes collatérales. Les revendications principales des enseignants du primaire tournent essentiellement autour de la promulgation du statut particulier, notamment dans ses aspects liés à la promotion, l’intégration et le classement. Ils revendiquent également l’application immédiate, avec effet rétroactif, du décret présidentiel 14/266. Ils réclament en outre la diminution des volumes horaires au primaire et ce au même titre de ce qui se fait dans les cycles moyen et secondaire, la révision des programmes et l’allégement du cartable de l’élève. Ils appellent également à la régularisation des enseignants formés le 3 juin 2012 afin qu’ils puissent bénéficier du statut de formateur, revendiquent le droit à la retraite anticipée sans condition d’âge et l’inscription du métier de l’enseignant parmi les métiers pénibles.
Ania Nait Chalal