Tout ce qui peut faire taire les armes est bon à prendre. C’est le moins que l’on puisse dire de l’accord de cessez-le-feu annoncé mercredi dernier et qui doit entrer en vigueur à partir de demain dimanche, dans la bande de Ghaza. Il permettra « d’atténuer la souffrance du peuple palestinien » a très justement précisé l’Algérie dans un communiqué publié jeudi dernier. Avant d’ajouter que « L’Algérie exprime sa considération des efforts inlassables déployés par le groupe de médiation internationale… cette démarche qui a mobilisé les efforts et les initiatives de l’Algérie depuis son adhésion au Conseil de sécurité, constitue une réponse, bien que partielle, aux aspirations du peuple palestinien ». Autrement dit, ce cessez-le-feu est une bonne chose en soi mais n’est pas la fin du conflit. Des efforts restent encore à fournir pour « l’ouverture de perspectives concrètes pour l’établissement d’un État palestinien indépendant et souverain comme solution juste, durable et définitive au conflit arabo-israélien, et condition sine qua non pour rétablir la sécurité et la stabilité dans l’ensemble de la région du Moyen-Orient » estime l’Algérie dans son communiqué. Demain n’est qu’une pause de l’horreur et du désastre que vivent les Palestiniens depuis 1948 et aggravés dans la bande de Ghaza, depuis le 7 octobre 2024. L’ONU estime à « 1,9 million des 2,1 millions d’habitants de Ghaza qui ont été déplacés… et menacés de famine ». Ghaza est entièrement réduite en ruines. Toute sa population erre affamée, sous les bombes qui n’ont pas cessé, même après l’annonce du cessez-le-feu. Une population qui a laissé dans son errance 47 000 morts et plusieurs autres sont encore sous les décombres. Une population qui traine dans son errance 110 000 blessés sans médicaments ni structures de santé pour les soigner. C’est pourquoi, l’Algérie, conformément aux instructions fermes du président Tebboune, poursuit ses efforts et a appelé « à la tenue hier d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour tenter de « sauver » l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), qui fait face à une menace d’interdiction sioniste imminente à Ghaza et en Cisjordanie occupée » a déclaré le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, M. Amar Bendjama. Ceci dit et si demain dimanche l’accord de cessez-le-feu (en 3 phases) entre effectivement en vigueur, ce serait, malgré tout, une pause bénéfique pour cette population épuisée par tant d’épreuves. La fin du conflit suppose un État palestinien souverain. L’accord de demain évoque une « 3ème phase », qui serait celle de la reconstruction de Ghaza. L’entité fait semblant d’accepter. En mettant en scène une opposition de ses ministres pour préparer le prochain retournement. Il faut se rappeler que pour avoir signé les accords d’Oslo, l’ancien dirigeant hébreu, Yitzhak Rabin, a été assassiné en 1995 par un sioniste. Dimanche prochain, commencera, un cessez-le-feu, une pause…de 42 jours. Sans trop d’illusions !
Zouhir Mebarki