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Ghaza, journalistes exterminés

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184 journalistes palestiniens ont été assassinés à Ghaza par l’armée sioniste depuis le 7 octobre dernier. C’est ce qu’a annoncé, samedi dernier, le bureau des médias de Ghaza. Et cela n’émeut pas grand monde. Les journalistes occidentaux ne se rendent plus sur cette scène de guerre depuis qu’ils ont été sommés par Israël de ne plus couvrir les massacres perpétrés par son armée à Ghaza, en Cisjordanie, au Liban et en Syrie. On pourrait croire qu’ils ont peur pour leur vie et que les temps héroïques des correspondants de guerre sont révolus. Que le 21ème siècle n’enfantera plus des Hemingway, des Kessel, des Malaparte, des Orwell et bien d’autres journalistes qui avaient une conception périlleuse de leur métier avec comme seul souci permanent est celui d’informer, honnêtement, leurs semblables. En réalité, la profession n’est plus idéalisée. Pour preuve et pour ne pas gêner l’armée sioniste dans ses atrocités contre les civils, la plupart des journalistes occidentaux suivent ses instructions pour ne pas rapporter ses sauvageries que le droit et la morale réprouvent. Dans le cas de Ghaza, au fil des massacres, tous les journalistes ont disparu hormis quelques survivants de la presse palestinienne locale. Toutes les infrastructures de la presse étrangère accréditée à Ghaza ont été détruites par l’État hébreu.
Avec ces 184 journalistes palestiniens éliminés, une véritable hécatombe, ainsi que la destruction des moyens de diffusions (bureaux, électricité et Internet), le plan sioniste de l’extermination à huit clos a quasiment atteint son objectif à Ghaza. C’est ainsi que l’agence Reuters, l’AFP, la BBC et la chaîne Tv Al Jazeera ont déserté Ghaza. Le même procédé est en cours au Liban où le casque et le gilet « Press » qui servaient de protection pour les journalistes deviennent maintenant une cible des tirs sionistes. Le plus grave dans cette affaire est cette absence de réactions des rédactions de par le monde sur cette extermination de confrères. Il y a les journalistes acquis aux thèses sionistes. Il y a ceux qui se taisent par prudence. Et il y a ceux, très peu, qui continuent, au péril de leur vie, à faire leur métier. Chaque jour que Dieu fait, le bilan de ces martyrs augmente. L’ONU par la voix de son secrétaire général, admet que « des journalistes à Ghaza ont été tués à un niveau jamais vu dans aucun conflit » et qualifie ces crimes « d’inacceptables ». L’UNESCO fait de même.
Pour RSF (reporters sans frontières) « Au rythme où les journalistes sont tués (à Ghaza NDLR), le droit à l’information libre et indépendante est en péril ». Mais cela reste au stade de l’incantation. Plus grave encore est cette visite que vient d’effectuer une délégation de journalistes marocains à Tel-Aviv. C’est le summum de la provocation. Dans un communiqué « le Forum des journalistes palestiniens condamne énergiquement cette visite et appelle à exclure ces journalistes du syndicat professionnel et de l’Union générale des journalistes arabes ». La profession est à la recherche de son honneur !
Zouhir Mebarki

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