Hormis un membre qui s’est abstenu, tous les autres, permanents et non permanents, ont voté pour la résolution présentée par l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU. Les États-Unis qui possèdent un droit de véto, l’ont utilisé pour barrer la route à l’adoption de la résolution algérienne. Ce qui en dit long sur la nature de cette structure onusienne. Que contenait le projet de résolution ? Un cessez le feu humanitaire immédiat pour protéger la population civile de Ghaza désarmée. Le rejet de tout déplacement forcé de la population palestinienne (qu’Israël appelle « évacuation des civils »). Un accès sans entrave de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza. Résumons : l’Algérie a demandé la paix en faisant taire les armes, elle s’est opposée à la déportation d’un peuple et a voulu aider une population affamée. Elle a même été plus loin en exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Qui pouvait être contre toutes ces bonnes intentions ? Personne puisque le vote s’est soldé par 13 voix pour et une abstention, presque à l’unanimité. Seuls les Etats-Unis ont été contre en utilisant leur droit de veto.
La Chine a réagi au veto américain, l’assimilant à « un feu vert » pour la guerre. La Russie qui a, de son coté, « salué le professionnalisme de l’Algérie» et considère que la position américaine veut « donner le temps (à Israël) d’expulser la population de Ghaza ». Le Qatar a, pour sa part, qualifié le texte de l’Algérie d’« humanitaire dans son essence ». Au nom du groupe des États arabes, la Tunisie a estimé que le Conseil de sécurité « n’assumait pas ses responsabilités morales et juridiques de garant du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Notons que c’est la troisième fois que les États-Unis opposent leur veto contre une résolution exigeant « un cessez-le-feu immédiat ». Cependant et malgré toutes les difficultés et obstacles pour venir en aide à des civils désarmés et attaqués par une armée puissamment équipée d’un État sanguinaire, l’Algérie a tenu à déclarer qu’ « elle ne s’arrêtera pas tant que ce Conseil n’aura pas assumé son entière responsabilité et appelé à un cessez le feu, car notre volonté est de fer et notre détermination est inépuisable ». Sans ambiguités !
Zouhir Mebarki