Le jumelage institutionnel entre l’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE) et un groupement d’entreprises belges a été clôturé, hier, dans le cadre du Programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’Association entre l’Algérie et l’UE (P3A). Ayant duré 24 mois, ce jumelage est intitulé « Gouvernance et gestion intégrée des ressources en eau en Algérie ». Le but de ce jumelage est de renforcer les capacités institutionnelles, organisationnelles et techniques de l’Agire en matière de gouvernance et de gestion intégrée des ressources en eau par une expertise européenne publique de haut niveau et un transfert de savoir-faire et de bonnes pratiques. Présent à la cérémonie de clôture, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a affirmé que les « échanges qui ont eu lieu durant deux années, entre l’Agire et le partenaire belge, ont permis d’obtenir des résultats probants dans différents domaines». Dans le détail, Necib a indiqué, lors de son allocution, que ce jumelage a permis « la mise en œuvre du concept de contrat de nappe et de captage », et ce à travers « les résultats encourageants obtenus à l’occasion des études pilotes d’Adrar et d’El-Hamiz, ce qui a permis de démontrer la disponibilité de l’ensemble des acteurs à contribuer pour une meilleure prise en charge de la gestion quantitative des ressources en eau ». En outre, le premier responsable du département des Ressources en eau a indiqué que ce jumelage a conduit, entre autres, à « l’élaboration des prescriptions techniques ayant permis la concrétisation du projet de mise en place des compteurs télé-relevés au niveau de points d’eau relevant des usagers redevables pour usage de l’eau du domaine public hydraulique ». Necib n’a pas manqué de rappeler, à cet effet, que « ce projet donnera un élan supplémentaire à la prise en charge de la redevance ». De surcroît, il a fait savoir que ce jumelage a « permis la mise en place, à titre pilote, de commissions techniques au niveau du comité du bassin de la région hydrographique Sahara ». Selon le ministre, « cette action permettra, à coup sûr, une meilleure prise en charge des problématiques des ressources en eau par les comités de bassins hydrographiques». Sur un autre plan, le jumelage a abouti « à l’élaboration d’une stratégie de communication et dont la mise en œuvre permettra au secteur de développer une meilleure approche dans les domaines de la sensibilisation à l’économie et à la préservation de la ressource ». Dans tous les cas de figures, le ministre a assuré que «la coopération a permis au secteur de bénéficier d’une assistance technique et d’un accompagnement qui vient en appoint à la stratégie du secteur qui a atteint les objectifs millénaires de développement et qui est en train d’atteindre les objectifs de développement durables arrêtés par les instances onusiennes ».
Pour sa part, l’ambassadeur et chef de la Délégation de l’Union européenne en Algérie, John O’Rourke, a considéré que ce jumelage permet de préserver une « ressource de plus en plus rare dans la région méditerranéenne». En effet, selon lui, « l’Algérie comme tous les pays de la région, est vulnérable face aux changements climatiques ». Il faut, donc, selon l’intervenant, « préserver la ressource de manière durable ». Financé à hauteur d’un million d’euros par l’UE, ce jumelage, qui est géré par l’Unité de gestion P3A (UAP-P3A), a été mené par l’Agire et le groupement d’entreprises belge composé du Service public de Wallonie (SPW), de la société Wallonne des eaux (SWDE) et de la Société publique de gestion de l’eau (SPGE). Le jumelage a débuté en février 2017 et s’est étalé sur une durée de 24 mois et a mobilisé 24 experts belges et 25 experts algériens répartis sur 72 missions et six visites d’études.
Lamia Boufassa