Selon des sources médiatiques, les prix du gaz algérien vendu à l’Espagne auraient été réévalués dans le cadre des négociations entre Sonatrach et ses partenaires espagnols qui ont donc accepté que ces prix soient revus à la hausse. En avril dernier, le président-directeur général du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, avait annoncé l’intention de revoir à la hausse le prix du gaz livré à l’Espagne à travers le gazoduc Medgaz. « Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent », avait-il fait constater. Après le revirement surprenant, et pour le moins inamical, voire hostile à l’Algérie, du Premier ministre espagnol sur la question du Sahara occidental, les observateurs avaient interprété cette réévaluation comme une des formes de riposte envisagée par l’Algérie après le rappel pour consultations de l’ambassadeur algérien à Madrid. Il y a sans doute une part de « politique » dans la décision de Sonatrach de revoir à la hausse le prix du gaz vendu à l’Espagne, mais il y a également la dimension commerciale de la relation qui lie l’Algérie ce pays et d’autres pays aussi dans le domaine énergétique. Selon une information donnée par Reuters, le groupe Sonatrach a ouvert des pourparlers avec plusieurs partenaires et acheteurs pour renégocier des contrats et des prix pour bénéficier de la conjoncture favorable de la hausse des prix du gaz. Il y a quelques jours, à Oran, dans le cadre de sa visite de travail et d’inspection dans cette wilaya d’Oran, le président Abdelmadjid Tebboune a caractérisé Sonatrach comme « l’un des puissants leviers de la souveraineté nationale ». L’Algérie veut surtout confirmer sa position de fournisseur fiable de l’Europe en gaz, surtout dans la conjoncture actuelle marquée par la crise énergétique dans les pays de l’Union européenne provoquée par les sanctions contre la Russie après l’opération militaire spéciale de ce pays en Ukraine. Il y a une dizaine de jours, dans un entretien au journal allemand Spiegel, le ministre de l’Energie Mohamed Arkab, en brossant un tableau de la situation gazière de l’Algérie, a fait remarquer que 50 % de nos réserves en gaz conventionnel sont intactes. « Il existe encore de nombreux gisements de gaz conventionnel inutilisés dans l’ouest algérien. Jusqu’à présent nous avons exploité exclusivement les gisements situés à l’est du pays. Et nous avons deux grands gisements inexploités en offshore », a-t-il ajouté. Evoquant les projets dans le domaine du gaz, il a fait également observer que l’Algérie a « des capacités d’exportation de GNL » et confirmé qu’«un projet de deuxième pipeline vers l’Italie est actuellement en réalisation ». Mohamed Arkab a souligné l’intérêt du deuxième projet sur lequel l’Algérie travaille actuellement « le pipeline transsaharien de 4 000 kilomètres reliant le Nigeria à l’Algérie via le Niger. De nombreuses infrastructures ont déjà été réalisées en Algérie ». « Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis le Nigeria », a-t-il annoncé. Ces projets dans le domaine du gaz confirment la position de l’Algérie comme de fournisseur fiable de l’Europe. Nouvelle performance du groupe pétro-gazier national Sonatrach qui a annoncé lundi, dans un communiqué, une importante découverte de gaz à condensat dans le périmètre de Hassi R’Mel. Les volumes évalués constituent l’une des plus grandes réévaluations des réserves des 20 dernières années, souligne la même source qui cite, comme évaluation préliminaire de ce potentiel, une fourchette entre 100 et 340 milliards de m3 de gaz à condensat. Sonatrach fait savoir également qu’«un programme de travaux de développement est en cours d’exécution pour confirmer les volumes estimés et réaliser des productions en fast track de l’ordre de 10 millions de m3 par jour à partir du mois de novembre 2022″.
M. R.