Les ministres des Finances du G20 se sont engagés, hier, à l’issue de leur réunion de deux jours à Shanghai, à combattre «avec fermeté» le financement du terrorisme et à accroître la coopération notamment en matière d’échanges d’informations.
«Nous sommes déterminés à combattre avec fermeté le financement du terrorisme», ont-ils assuré dans le communiqué publié à l’issue de leur réunion. «Nous allons redoubler d’efforts (…) et accroître notre coopération et nos échanges d’informations».»Nous appelons tous les pays à se joindre à nous dans ces efforts, notamment via une mise en œuvre rapide des normes du Gafi», le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux, ont déclaré les grands argentiers des vingt plus grandes puissances mondiales.
Ils demandent en outre à cette organisation internationale, basée à Paris, de «renforcer son travail pour identifier et s’attaquer aux failles et lacunes qui demeurent dans le système financier», citant «les sources et méthodes de financement (des terroristes) et l’utilisation de ces fonds». Ces déclarations des ministres des Finances des pays les plus riches de la planète, qui ne sont toutefois pas assorties d’engagements précis, interviennent alors que le Gafi a récemment pointé une trop grande lenteur de l’action internationale, malgré des progrès. Depuis les attentats du 13 novembre dernier à Paris, environ 50 pays ont pris des mesures concrètes sur le sujet, a indiqué cette semaine à l’AFP le secrétaire exécutif du Gafi, David Lewis.
Selon lui, la menace de figurer sur la liste noire de cette structure, qui comprend notamment la Corée du Nord, l’Afghanistan et la Syrie, a fait bouger très rapidement les pays qui n’avaient pas les lois nécessaires ou qui ne les appliquaient pas. Mais Lewis a jugé que l’utilisation des instruments dont disposent les gouvernements était «bien inférieure à ce qu’elle devrait être face à la menace que nous affrontons». «Seulement 36 pays ont condamné une personne pour financement du terrorisme, et seulement 40 pays ont pris des sanctions ciblées», comme le gel de comptes bancaires, a-t-il noté.
Ces mesures répondent à l’évolution de la menace terroriste liée à l’apparition de l’organisation terroriste autoproclamée état islamique (EI/Daech), qui contrôle de larges pans de territoires en Irak et en Syrie où elle a commis des crimes inimaginables et détruit des infrastructures.
«Nous avons vu comment la nature et l’étendue du financement a changé avec l’émergence de l’EI, qui tire la plupart de ses revenus des territoires qu’il contrôle», notamment via l’exploitation du pétrole, a observé Lewis.