Les examens du Baccalauréat 2016 ont connu un grave dérapage au troisième et au quatrième jour. Alors que des dispositions importantes ont été prises pour contrer toute tentative de fraude, le département de Benghebrit a fait face à un problème de taille qui est celui de la fuite de sujets. Qui se cache derrière ce scandale visant à décrédibiliser le BAC ? Benghebrit ira-t-elle à l’annulation de cette session ?
Plus étonnant que jamais ! Un examen officiel d’une importance reconnue tourne au désastre et la médiocrité. Des candidats réussissent à s’approprier les sujets d’examens à quelques heures avant leur coup d’envoi. Cela s’est, malheureusement, passé au troisième et au quatrième jour du BAC.
Les sujets de sciences naturelles, de français et d’histoires géographie ont été partagés en premier sur les réseaux sociaux, notamment, Facebook, et ont atterrit après, entre les mains des candidats faisant leur plus grande joie ! Mais à qui la faute ?
Plusieurs questions se posent sur le devenir de cette session 2016 qui malgré le renforcement du dispositif de surveillance, et la mobilisation d’une armada de fonctionnaires et de policiers, la fuite a quand même eu lieu.
Une fuite organisée la nuit, selon le CLA
Pour le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie, Idir Achour, la fuite des sujets du Baccalauréat qui a secoué le secteur de l’Éducation nationale a été organisée pendant la nuit. Contacté, hier, Idir Achour a estimé que «techniquement» c’est la responsabilité de l’Office national des concours et examens (ONEC) car celui-ci «a failli dans sa tâche d’assurer la sécurité des sujets». Aussi, le représentant du CLA, souligne que la fuite a pu arriver pendant la distribution des sujets depuis l’Onec aux directions de l’éducation, ou bien durant la distribution de ces derniers aux centres d’examens. Ce qui est sûr, c’est à ce niveau qu’il faudra accentuer l’enquête, recommande-t-il. Pour ce qui est des objectifs visés par cette pratique scandaleuse, notre interlocuteur cite plusieurs possibilités. Il pourrait s’agir d’une attaque visant à décrédibiliser le Bac, note-t-il. Ou bien, poursuit-il, ces fuites visent des objectifs idéologiques orchestrées par des parties engagées contre la reforme de l’école menée par la ministre Nouria Benghebrit. Dernier point Achour évoque un coup monté contre la ministre pour des fins personnelles. «Il faudra travailler sur ces trois hypothèses», conclu notre interlocuteur.
La tutelle annonce l’ouverture d’une enquête
Le ministère de l’Éducation nationale qui a réagi à ce scandale, a annoncé hier, l’ouverture d’une enquête afin d’identifier et poursuivre les personnes qui seraient impliquées. «Suite à des informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d’une éventuelle fuite de sujets du Baccalauréat, le ministère de l’Éducation nationale tient à rassurer les candidats et l’opinion publique quant au déroulement de l’examen dans des conditions normales», indique, en effet, un communiqué du ministère, précisant qu’en cas de confirmation d’une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, il (le ministère) engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées.
Le ministère se dit, par ailleurs, engagé à garantir aux candidats leur droit à l’égalité des chances en leur souhaitant la réussite pour la suite des épreuves. Le communiqué ajoute que l’opinion publique sera informée aujourd’hui, juste après la fin des épreuves, d’une première évaluation du Baccalauréat 2016 par la tutelle et les partenaires sociaux.
Ania Nait Chalal