France, situation explosive

Sébastien Lecornu, l’actuel premier ministre français, a été désigné par Macron le 9 septembre dernier et a démissionné 28 jours après. Il est renommé au même poste le 10 octobre dernier et tente actuellement de former son gouvernement. Mais déjà il menace de démissionner une nouvelle fois « si les conditions ne sont pas réunies ». L’objectif premier de Lecornu est de doter son pays d’un budget (chez nous c’est la Loi de finances) qu’il doit présenter au Parlement qui dispose de 70 jours pour l’adopter. Le budget doit être publié au Journal officiel au plus tard le 31 décembre. Le temps suffira-t-il, vu qu’il doit le préparer et le faire adopter en conseil des ministres avant de le déposer au bureau de l’assemblée ? Une gageure à 77 jours de l’échéance finale. S’il ne démissionne pas, la classe politique le menace déjà de censure. Tout part en cacahuètes au pays des Gaulois. La France, fonctionne en état de faillite, depuis longtemps, avec plus de 3000 milliards d’euros de dette publique et ses intérêts qui sont difficiles à réunir. Les prêteurs, qui ont rabaissé la note française, rendent plus difficiles les prêts avec des taux d’intérêts revus à la hausse. Comme si un malheur ne suffisait pas, une grave crise politique sur fond d’intérêts individuels est venue s’ajouter. De ce fait, la dissolution de la chambre basse ou la démission du président de la République divisent les politiques. Presque tous les partis politiques perdraient des sièges en cas de nouvelles législatives sauf le parti de Marine Le Pen qui, selon les sondages, gagnerait de nouveau sièges. Ce qui lui faciliterait la conquête de l’Élysée en 2027 si sa condamnation d’inéligibilité est effacée par l’appel prévu du 13 janvier au 11 février 2026. Voilà pourquoi le RN (parti de Marine Le Pen) n’est pas pressé pour les présidentielles. Ce qui, à l’inverse fait courir LFI (le parti de Jean Luc Mélenchon) qui aurait plus de chance sans Marine en compétition. Des lâchetés se sont aussi dévoilées. Comme Edouard Philippe ou Gabriel Attal, qui doivent leur visibilité à Macron. Tous deux lui demandent, sans honte, de démissionner pour leur laisser la place. François Hollande est lui aussi embusqué et ambitionne de retrouver l’Élysée. Toutes ces individualités ajoutées à l’entêtement de Macron qui ne veut pas lâcher le pouvoir sur un échec, ne laissent aucune place à l’intérêt général. LesFrançais vivent mal la situation catastrophique de leur pays et supportent plus mal encore l’humiliation des dirigeants et leurs démêlés avec la justice. Notamment Nicolas Sarkozy, avec sa condamnation à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs (il connaîtra aujourd’hui la date de son entrée en prison) et Marine Le Pen qui traîne quatre ans de prison pour détournement de fonds publics et son ambition de diriger le pays. Les manifestations populaires n’ont rien réglé.
Ce qui fait craindre une explosion populaire digne de celle de 1789. Pendant ce temps, Macron force la porte des foras internationaux pour donner l’illusion d’une France toujours debout!
Zouhir Mebarki