Àson corps défendant, l’Algérie agite sérieusement la classe politique française. Jeudi dernier, une nullité répondant au nom de Charles Rodwell a déclaré à la radio française « Europe 1 » qu’après l’échec de l’accord de 2013, « il faut aller plus loin et dénoncer l’accord de 1968 ». Qui est ce bonnet d’âne ? C’est un député « macroniste » du parti « ensemble pour la République » qui a été chargé par la chambre basse française, avec un autre député, Mathieu Lefevre, lui aussi macroniste, de présenter un rapport sur « le coût pour les finances publiques françaises de l’accord franco-algérien de 1968 ». Le rapport devait être présenté le 25 juin dernier, puis le 2 juillet dernier. Chaque fois, cette présentation a été déprogrammée sans explication. « Ce sera pour septembre prochain » a affirmé l’invité d’Europe 1, Charles Rodwell qui est l’un des deux auteurs du rapport. À l’antenne voilà, précisément, ce qu’il a déclaré : « Nous sommes arrivés au point où il est désormais nécessaire et louable de dénoncer les accords de 1968. Les coûts qu’ils représentent sont mirobolants et se comptent en milliards d’euros chaque année pour la sécurité sociale française, pour les dépenses publiques françaises. Il est donc temps pour des raisons de sécurité, pour des raisons diplomatiques et pour des raisons liées à nos finances publiques de dénoncer et de mettre fin aux accords de 1968 entre la France et l’Algérie ». Il ne sait pas, le malheureux que, nonobstant le fait que cet « accord conclu le 27 décembre 1968 entre les gouvernements français et algérien, complété par plusieurs avenants et échanges de lettres en 1985, 1994 et 2001, ne comporte aucune clause expresse de dénonciation », affirme Serge Slama éminent professeur d’université de droit public. De plus, ajoute-t-il, « En cas de dénonciation de l’accord de 1968, et de ses différents avenants, cela aurait pour effet de rétablir les facilités de circulation des Algériens pour se rendre en France alors que justement l’accord de 1968 et ses différents avenants ont visé à encadrer leur séjour en France ». On se rappelle que le président Tebboune s’est, déjà, prononcé sur cet accord de 1968, lors de sa rencontre avec la presse nationale le 5 octobre dernier. C’est « un épouvantail et un slogan politique d’une minorité extrémiste qui voue une haine à l’Algérie… (cet accord) n’affecte en rien la qualité de la migration ni la sécurité de la France… (dire le contraire) est une contrevérité qui participe du chantage visant à instiller la haine de l’Algérie en France » a-t-il précisé. Il faut savoir qu’avant les députés, le Sénat français avait lancé, en mars 2024, une mission d’information, sur ce même accord de 1968. Mission qui s’est terminée en queue de poisson. Les députés qui, à leur tour, s’emparent du sujet, pensent être plus intelligents en axant sur « le coût (de l’accord) pour les finances publiques françaises ». La présentation du rapport en septembre prochain alignera une bonne brochette de médiocres français. Entrée gratuite !
Zouhir Mebarki