Le personnel de la Fonction publique ne peut que jubiler : des augmentations de salaire sont prévues en mars et avril, avec effet rétroactif à partir de janvier 2015. Et c’est le patron de l’Union générale des travailleurs algériens, Sidi Saïd, qui l’annonce, mardi, lors de l’émission « Invité de la rédaction » de la Chaîne III.
Sans être un devin, l’invitation revêt des allures de fête, car coïncidant avec la célébration du double anniversaire de la création de l’UGTA et la nationalisation des Hydrocarbures. Tout en faisant dans l’auto-louange avec l’acquis qui semblerait indissociable de la carrière de l’UGTA, à savoir la révision du 87 bis, le patron de la Centrale syndicale historique du pays, se veut également, rassurant en déclarant que cette Loi n’est plus une épée de Damoclès.
Car, selon ses dires, il affirme, vaguement, qu’il y a de la technicité, aussi bien au niveau de la Fonction publique que chez les opérateurs économiques publics et privés. Technicité qui prend forme dans les grilles de salaire ou dans les conventions collectives régissant la relation entre employeurs et employés au sein des entreprises. Le travail prometteur devant mettre en exécution les revalorisations salariales annoncées, se fait, selon Sidi Saïd, dans la tranquillité requise, sans aucune pression de la part des travailleurs qui ont, semble-t-il, pris conscience que les augmentations de salaire seront effectives en mars ou avril, comme annoncé. Le souci alarmiste doit être chassé, selon l’intervenant, surtout depuis que « Les travailleurs savent qu’il soit appliqué, (87 bis, ndlr) ». L’important selon le partenaire du gouvernement est que, « vingt ans après, la conditionnalité ou l’épée de Damoclès du Fonds monétaire international, «FMI», a disparu »
L’OMC et politique …
Après le FMI, ce fut autour de l’Organisation mondiale du commerce de subir le discrédit de la part de Sidi Said. Offensif, ce dernier, semble prendre ses distances avec le traitement qui a été fait de l’adhésion du pays à l’Organisation mondiale du commerce, la considérant comme sujet qui ne figure pas dans ses préoccupations et ses angoisses. «L’adhésion n’est pas une préoccupation pour moi, elle n’est pas une angoisse». L’OMC est, à ses yeux, une organisation mondiale qui gère les affaires commerciales dans le monde, selon les intérêts des uns et des autres, soit les pays nantis qui lui dictent ce qu’elle doit faire. Pour lui, la priorité c’est la préservation de l’outil de production, comme cela a été à l’instar de beaucoup de pays développés, notamment les États-Unis et la France, les classant, on ne sait pour quelle raison, dans cet ordre, lesquels pays n’ont pu atteindre cet objectif en dépit de leur adhésion à des institutions internationales, que ce soit l’OMC ou l’Union européenne. « Le reste n’est que de l’habillage », répond-t-il aux insistances interrogatives de la journaliste sur l’opportunité de ladite adhésion.
Mieux, Sidi Saïd indique que celle-ci n’est nullement un obstacle à la protection de l’Économie nationale, il suffit, en revanche, de mettre en place les mécanismes pour que cela réussisse. Quels sont ces mécanismes ? Le syndicaliste n’en souffle mot, nous laissant sur notre faim. Pour rappel, à ce propos, la Centrale avait annoncé un projet de création d’un « Front contre l’adhésion de l’Algérie à l’OMC ». Au sujet de la privatisation, l’invité de la rédaction la qualifie de concept éculé, lui préférant la règle 51/49, surtout que des résultats initialement fructueux aient couronné sa mise en œuvre.
Considérant même cette règle, adoptée par l’État et les partenaires sociaux, comme un « Ovni » dans le monde économique, car ayant dépassé tous les dogmes idéologiques privé/public et gauche/droite. Là-dessus, il enchaîne sur le thème le plus en vogue tout dernièrement, intervenant dans la foulée de la chute drastique du prix du pétrole, à savoir l’édification d’une économie indépendante des Hydrocarbures avec l’intégration du secteur national privé. Il en appelle, pour ce faire, à l’implication de tout le monde pour « la mise sur pied d’instruments et d’une mécanique pour résoudre cette grande problématique qui s’appelle les hydrocarbures ». Sidi Saïd a, au passage, rappelé les grandes performances accomplies par l’Économie nationale, notamment dans le cadre du payement de la dette nationale.
Zaid Zoheir