Plus grand rassemblement des entreprises nationales, la Foire de la production algérienne reflète la volonté des opérateurs algériens de relever le défi, en mettant en exergue leurs potentialités et leurs dernières productions, en vue de leur commercialisation à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Lors de notre tournée dans plusieurs stands dédiés aux entreprises nationales publiques, nous avons constaté le grand progrès réalisé en termes de taux d’intégration, d’acquisition des technologies nécessaires à la prise en charge de la demande locale et l’accès aux marchés extérieurs, d’autant que ces produits répondent, désormais, aux normes et critères internationaux en vigueur dans les opérations d’exportation. Durant cette virée on ne peut plus révélatrice, nous nous sommes quelque peu attardés au stand réservé à l’Entreprise nationale des industries électronique ENIE, dont le siège se situe dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès.
ENIE, fleuron de l’industrie électronique
Du haut de ses 40 années d’expérience, ENIE demeure incontestablement le fleuron de l’industrie électronique algérienne. Selon un document dont nous avons pris possession au niveau de son stand, dont la responsable est Madame Semac Samia, nous avons pris connaissance de plusieurs données relatives à l’entreprise. Rien qu’à Bel Abbès, ENIE emploie actuellement plus de 1132 salariés, sur une superficie de 38 hectares. En tout, l’entreprise nationale emploie sur ses différents sites de production à travers le pays, plus de 6 400 salariés, dont des ingénieurs et des agents spécialisés formés en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Russie. ENIE possède trois unités commerciales, à Sétif, Blida et Laghouat.
Production de 48 000 tablettes pour les établissements scolaires et 6264 unités de production et de montage de plaques photovoltaïques
En termes de production, ENIE produit environ 1000 cartes électroniques/jour, 2000 tablettes électroniques/jour, dont 48 000 tablettes destinées aux établissements d’enseignement pour l’année scolaire en cours, et plus de 1000 Terminaux de paiement électronique. En termes de partenariats avec l’étranger, selon le même document, ENIE avait signé le 8 janvier 2023, un protocole d’entente avec la firme chinoise SZTT Electronic. ENIE avait en août 2022, annoncé sa collaboration avec l’entreprise italienne « Fimer », pour la fabrication de composants nécessaires aux stations solaires, selon les normes internationales.
À ce titre, selon le communiqué, ENIE a réalisé 6264 unités de production et de montage de plaques photovoltaïques, alors que 2900 unités sont en cours de réalisation. Au niveau national, ENIE et Algérie Télécom avaient signé, le 24 mai dernier, une convention de partenariat. De même que le 30 août de l’année en cours, ENIE avait signé une convention avec la Société des services bancaires (SSB) pour la fabrication de 20 000 terminaux de paiement électronique (TPE). Lors de sa visite le 16 août 2023 à Sidi Bel Abbès, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait affirmé que l’État comptait accompagner l’entreprise afin qu’elle devienne «une valeur ajoutée et qu’elle contribue à la redynamisation de l’économie nationale».
SAMDHI SADAK (RESPONSABLE MARKETING ET PROSPECTION CHEZ EPE/- FILIALE DU GROUPE PUBLIC ELEC EL-DJAZAIR : « Notre taux d’intégration varie entre 80 et 85% »
Présente à la 31ème édition de la FPA, Electro industries est leader dans la fabrication des transformateurs de distribution, des moteurs électriques et des groupes électrogènes, faisant partie des 25 filiales du Holding ELEC El-Djazaïr. Situé à Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou, son complexe est spécialisé dans la conception, la production, la distribution et la vente, à travers plusieurs wilayas. Parmi ses produits, les transformateurs destinés pour la distribution, les moteurs électriques à usage industriel, d’une puissance importante, et proposés dans une large gamme, ainsi que les groupes électrogènes. En outre, l’entreprise dispose d’une unité de prestations techniques qui assure les activités de sous-traitance pour ses unités de production et ses propres clients, dont les travaux d’usinage et de précision, le traitement thermique et les travaux de maintenance. Sollicité pour nous informer du taux d’intégration atteint par la filiale, le responsable marketing et prospection, à savoir Smadhi Sadak, a révélé que « pour ce qui est des moteurs, le taux est de 85% », précisant que les 15% restants concernaient la matière première et certains composants, comme la tôle magnétique et certaines huiles, non disponibles en Algérie ». Interrogé sur la provenance de ces matières, notre interlocuteur a souligné qu’elles provenaient de différents pays, dont la Chine et la Turquie, soulignant au passage que l’Algérie ne détenait pas certaines technologies et composants chimiques nécessaires. Pour ce qui est des transformateurs, Mr. Smadhi nous a déclaré que « le taux d’intégration atteignait jusqu’à 80% ».
« Le dossier de l’exportation sur la bonne voie »
Abordant la thématique de l’exportation, le responsable a affirmé que « le processus était en cours de réalisation », notant que « l’Algérie exportait déjà vers la Mauritanie », précisant entre autres que l’entreprise « détenait l‘homologation mauritanienne et sénégalaise ». À cet égard, Smadhi Sadak a affiché une grande satisfaction quant à la volonté des autorités à propulser la production nationale vers l’export. Par ailleurs, il est utile de souligner que cette filiale d’ELEC El-Djazaïr est très active, notamment en termes de collaboration avec les entreprises publiques en rapport direct avec les produits d’Électro industrie. En effet, à la veille de la foire, le 13 décembre dernier, le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, avait supervisé une réunion de travail avec Djamel Belkacemi, le président-directeur général de l’Électro Industries Azazga. La réunion, qui a porté sur les moyens de renforcer le partenariat entre les deux parties, s’est déroulée au niveau de la direction générale en présence d’un certain nombre de dirigeants du groupe. Enfin, pour ce qui est de la qualité des produits de l’entreprise, notons que son système de management est certifié pour l’ensemble des activités. Une certification qui reflète les capacités et les performances de l’entreprise à s’adapter aux nouvelles règles de management.
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed