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FLN : Saâdani évoque la IIe République

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Le patron du Front de libération nationale, Amar Saâdani, se met dans la peau d’un vainqueur, à moins d’une semaine de l’échéance fixée à l’adoption de l’avant-projet de révision de la Constitution. Dans une rencontre regroupant, hier, à l’hôtel Sheraton d’Alger, les deux groupes parlementaires de son parti, il a appelé ses élus à l’approbation de la mouture du texte. Néanmoins, l’article 51 traitant des binationaux constitue l’épine dorsale pour l’homme fort du FLN, qui compte exploiter la question, pour garder sa marge de manœuvre.
La date de la séance de vote du texte de Loi a été annoncée pour dimanche prochain, où le corps parlementaire, composé par les députés de l’APN et des sénateurs du Conseil de la nation, est appelé à approuver la copie de l’avant-projet, soumis par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L’information a même été confirmée par Saâdani, au cours de son allocution, durant laquelle, il a rappelé les propositions émises par son parti dans le cadre des consultations menées pour l’élaboration du texte de Loi. Il s’est enorgueilli de se «tailler» la part du lion dans les amendements introduits, dans un projet qu’il présente comme étant la naissance d’une Deuxième République, basée sur les principes de l’État de droit et de la démocratie, a-t-il clamé. Et de rappeler encore que le président de la République a tenu à ses engagements, annoncés lors du discours d’avril 2011. Pour lui, cette nouvelle Constitution s’accommode avec les aspirations du FLN en matière de l’État de droit. Pour adouber ses partisans d’aller vers un vote massif pour plébisciter haut la main le projet, Saâdani a fait appel à ses slogans tonitruants à la veille d’une échéance qui représente, aujourd’hui, «la fin d’une époque et le début d’une autre», dira-t-il fort à ce propos, devant une assistance qui l’ovationnait. Lors de cette réunion regroupant, en plus de tout le staff de l’état-major du FLN, une pléiade de ministres de la même obédience partisane ont assisté au discours de l’homme, qui n’a cessé de réclamer la majorité des Assemblées élues, quand bien même, la suprématie au Conseil de la nation lui a fait défaut, lors des dernières élections partielles. Encore une fois, il a déclaré avoir gagné les suffrages et «jouit désormais de la majorité dans toutes les institutions élues, de l’APC jusqu’au haut sommet de la hiérarchie», rappelant, à ce titre, la couleur politique de l’actuel président de la République, pour étoffer ses propos.

Des propos qui sonnent comme une réponse à son alter égo au RND, Ahmed Ouyahia, qui n’a pas manqué, lors de sa dernière sortie, de le critiquer en usant de termes à peine dissimulés. En procédant de la sorte, notamment de réunir ses élus siégeant au sein des deux Chambres du Parlement, Saâdani a surtout voulu éviter les deux derniers scénarios inhérents d’abord à l’adoption de l’avant-projet de la LF-2016 et celui des récentes joutes électorales du Conseil de la nation. Ceci dit, ces haltes politiques, aussi importantes dans le parcours d’un parti, n’ont pas été traversées sans laisser des plumes à la formation politique de la majorité. «Essayez de voter et de faire en sorte qu’il n’y aurait aucune voix de moins», a-t-il souhaité, en invitant ses élus à un vote écrasant, pour, semble-t-il, s’affranchir de la dernière déception électorale. Même si Saâdani s’est dit être «satisfait» de cette révision constitutionnelle qui a consacré, selon ses propos, 18 amendements sur les 20 proposés par son parti, une question lui reste en travers de la gorge. L’article 51 traitant des binationaux résidents à l’étranger, puisque c’est de cette épine qu’il s’agit, a suscité le courroux de Saâdani, qui qualifie cette disposition «discriminatoire» envers les ressortissants algériens détenteurs d’une double nationalité. Néanmoins, le SG du FLN a modéré le ton de sa voix, en rappelant l’amendement apporté à cet article lors du Conseil des ministres consacré à l’examen de cet avant-projet. En effet, après la polémique, le président de la République à ordonner son Exécutif d’élaborer un avant-projet de loi, et a invité le Parlement à fixer la liste des hautes fonctions au sein de l’État qui seraient, ou pas, concernées par cet article. Du pain sur la planche pour Saâdani? Telle est la question qui s’apparente à une marge de manœuvre du FLN, qui, possédant la majorité à l’APN, pourrait, à sa guise, l’exploiter à son profit.
Farid Guellil

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