Le double langage de Belayat, qui ne cesse de se réclamer comme étant le «patron» légitime du FLN en l’absence d’un successeur de Belkhadem, a fini par pousser ses compagnons, à leur tête Abdelkrim Abada, à sortir de leur réserve pour recadrer et inviter ce dernier à ne pas prendre de décisions individuelles.
Le chef de file des redresseurs de l’ex-parti unique ne cite pas, dans le communiqué rendu public mercredi dernier, nomménément Belayat et laisse supposer, de ce fait, qu’il parlait seulement du SG contesté Saâdani surtout lorsqu’il parlait de l’«absence d’une direction légitime et responsable en mesure de prendre des positions». Mais, il est quasi-certain que Abada ciblait en premier lieu l’ancien ministre sous Chadli surtout lorsque l’on sait que la réaction du leader du mouvement de redressement et de l’authenticité du FLN intervenait au lendemain de l’autre communiqué de presse rendu public mardi par son «camarade» Belayat , et dans lequel ce dernier a exprimé sa grande satisfaction suite à l’annonce officielle de la candidature du président de la République à l’élections du 17 avril 2014. Le différend entre les deux hommes qui ont fait de l’éviction de l’ancien président de la Chambre basse du Parlement de son poste de secrétaire général leur «cause commune» est, il faut le dire, de taille puisque Abada se démarque de tous ceux qui soutiennent un quatrième mandat du président de la République. «Les positions adoptées et les orientations prises par certains responsables ne représentent pas l’unité du FLN et n’engagent pas les militants du parti», souligne le signataire dudit document (Abada, ndlr) qui regrette l’exclusion des militants dans la prise de positions communes concernant la prochaine présidentielle. L’«arroseur» est donc arrosé puisque celui qui se présente toujours comme étant le coordinateur du BP de l’ex-parti unique vient d’être acerbement critiqué par les siens. Pour résumer la situation, il faut dire que les redresseurs du Front de libération nationale sont, eux-mêmes, «redressés». Il est vrai en effet que Bouteflika a réuni les deux «frères ennemis», Belayat et Saâdani pour ne pas les citer, mais il faut admettre néanmoins que la candidature du chef de l’État a démasqué les «leaders» du mouvement de redressement qui viennent de prouver, de par leurs positions, le moins que l’on puisse dire, contradictoires, la «fragilité» des bases sur lesquelles reposaient leur «union». D’ailleurs, Abdelkrim Abada donne tout l’air d’être «révolté» par l’attitude de son «camarde» car il appelle les militants à choisir «librement» leurs candidats et exprime, par la même occasion, son refus quant à la transformation du parti en un «appareil de soutien». En tout cas, du côté des pro-Saâdani, l’heure n’est plus aux querelles. Le chargé de l’information auprès du FLN, Saïd Bouhadja avait affirmé dans une déclaration faite mercredi dernier au «Courrier d’Algérie» que la main du parti restait tendue à tous ses militants sans exception aucune. Tout en précisant que le Front de libération nationale était occupé par la réussite de la prochaine campagne et des élections du 17 avril 2014, notre interlocuteur avait en outre ajouté que les orientations et la ligne politique de l’ex-parti unique n’étaient jamais derrière les contestations au rythme desquelles le FLN vit depuis un certain nombre d’années. «Ce sont des différends qui tournent autour des postes», avait-il avoué.
Soufiane Dadi