La hausse persistante et anarchique des prix des produits de large consommation dont les fruits et légumes ne cessent de provoquer le désarroi des Algériens qui ne savent plus où donner de la tête.
En attendant depuis plusieurs mois à ce que des solutions concrètes et efficaces soient appliquées pour mettre un terme à cette cherté inexpliquée, les associations consuméristes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme et mettent en garde contre les conséquences qui puissent en découler. Il faut dire que depuis plusieurs semaines, la situation ne cesse de s’aggraver sans que des mesures efficaces n’aient vu le jour. Aucun produit n’a été épargné par ces hausses, ce qui a gravement impacté le pouvoir d’achat du simple citoyen notamment en cette rentrée sociale habituellement marquée par beaucoup de dépenses. Outre les affaires scolaires, les pates, les produits détergeants, les produits de large consommation dont les fruits et légumes s’affichent à des prix exorbitants. C’est le cas de la pomme de terre qui se vend en ce moment à 100 da le kg alors que son prix ne doit pas dépasser les 50 da. Idem pour l’oignon affiché à 50 da le Kg, le poivron à 150 da, la carotte à 80 da, les navets à 150 da, la courgette à 120 da, les haricots verts à 180 da. Certains produits n’ont pas vu leurs prix baisser depuis très longtemps comme c’est le cas de la laitue qui reste à plus de 150 da, de la tomate qui ne descend plus sous la barre des 100 da, ainsi que l’ail qui est à pas moins de 700 da. Du côté des fruits, c’est le même constat, le prix de la banane a repris son ascension et côtoie la barre des 300 da, le raisin est également vendu à des prix excessivement augmentés à savoir à plus de 200 da, alors que le prix des dattes oscille entre 500 et 600 da. Pour ce qui est, d’autre part, des viandes et plus particulièrement du poulet, le prix de celui-ci a flambé depuis plusieurs semaines sans connaitre de baisse. Il a même atteint les 500 da.
L’association el Amane qualifie la situation « d’intenable »
Pour le président de l’association El Amane, Hacen Menouar, la situation est intenable car les prix explosent depuis plus de six mois sans que des explications convaincantes ne soient données sur ces raisons. Surtout, a-t-il souligné, que la plupart des produits agricoles et alimentaires sont fabriqués localement. Menouar rappelle que son association ne cesse de tirer l’alarme depuis 2016, mais depuis rien n’a changé, pire, déplore-t-il, la situation s’aggrave davantage. Le président d’El Amane estime, dans ce contexte, que l’absence d’infrastructures pour le stockage des produits agricoles a contribué à la hausse périodique des prix. Il fait état dans ce sens de l’existence de deux infrastructures de ce genre sur un total de 13 qui devaient être construites depuis 2010, sans que le projet ne soit mis sur pied. Hacene Menouar évoque, d’autre part, l’existence d’un autre phénomène qui impacte considérablement les prix à savoir les « intermédiaires ». Selon lui, la vente des produits agricoles passe par ce processus qui fait que le prix du produit passe de 30 da depuis l’agriculteur et atteint les 130 da en arrivant chez le consommateur. Toutefois, a conclu la même source, l’inefficacité des autorités à leur tête le ministère du Commerce qui est chargé du contrôle et de la régulation des prix, est la cause principale de ce qui se passe actuellement au niveau des marchés. « Aujourd’hui, les commerçants font qu’à leur guise, car n’étant pas inquiétés », a-t-il affirmé.
Ania Nait Chalal