Le 24e Festival européen de musique s’est ouvert, jeudi soir à Alger, avec un concert époustouflant, animé par la jeune chanteuse Lubiana, représentant la Belgique et le groupe de blues saharien Tikoubaouine, qui ont embarqué le nombreux public dans une belle randonnée onirique.
Organisé au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), du 27 juin au 3 juillet sous le slogan, « Europ’Africa », le festival a accueilli pour sa soirée inaugurale la chanteuse belgo-camerounaise, Lubiana pour le compte de la Belgique et le groupe Tikoubaouine présent pour l’Algérie et la Délégation de l’Union européenne. Le premier soir de cet événement qui établit de belles passerelles d’échanges entre l’Afrique et l’Europe, s’est déroulé en présence des ambassadeurs, de la délégation européenne Thomas Eckert et de Belgique, Alain Leroy, ainsi que de représentants de différentes missions diplomatiques accréditées à Alger, ceux des pays invités à ce 24e festival notamment. Présente pour la première fois en Algérie, Lubiana, a d’abord fait part de son « bonheur de venir chanter à Alger pour un public si chaleureux et accueillant », lui révélant d’entrée qu’elle était l’unique femme en Afrique à jouer de la Kora, son instrument de prédilection, malgré qu’il soit considéré comme étant « exclusivement masculin », notamment dans sa région d’origine, en Afrique de l’Ouest. Harmonisant avec les cordes aux sonorités cristallines de sa kora, Lubiana, conteuse puis chanteuse, étale son style avec une voix suave qui se suffit à un simple accompagnement en arpèges qu’elle-même assurait, pour créer des atmosphères solennelles et apaisantes, au plaisir d’un public recueilli. Les chansons de Lubiana accordent un intérêt particulier au dialogue des cultures, aux relations humaines et à ses origines africaines, entre autre, si bien qu’elle chante l’amour, le respect de la femme, les paysages de sa terre natale ou encore les souvenirs avec son grand-père. Ainsi, la cantatrice a rendu une dizaine de pièces, dont, « Djerby », « Terre rouge », « Rivière », « Grand père », « Self love » et « Mamy Nianga », que le public a longtemps applaudi. La deuxième partie a été sans appel, car le groupe Tikoubaouine et ses cinq éléments, Said Benkhira et Hocine Deggar, les deux guitaristes leaders du groupe, Hamza Hamdaoui à la batterie, Hichem Omary à la basse et Djaber Asserir aux percussions, ont eu droit à un accueil triomphale de la part d’un public déjà conquis. Le groupe, des régions d’Adrar et de Tamanrasset, a enchanté le public avec ses différents titres à succès, aux textes en Tamashek, pourtant bien repris par les spectateurs qui les faisaient tourner en boucle dans une ambiance électrique. Les pièces, « Ténéré », « Ana sahraoui », « Ligha Zaman »(Il y a longtemps), « Stop obligé », « Mazwan » (le contemplateur), « Mas tou chal » (prends ton temps), « Amezzagh » (le village), « Eddounya », « Amessakou » (le marcheur), « Aggadam » (l’homme), entonnées par le groupe, ont rappelé la richesse et la diversité du patrimoine culturel algérien. Dans l’euphorie du moment, le public a rappelé les artistes à l’issue du concert et les a remerciés avec des applaudissements répétés et des youyous nourris. Treize pays participeront à cet évènement culturel dont la Belgique, la Finlande, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et la Slovénie qui participe pour la première fois. Le programme prévoit 14 spectacles rassemblant plusieurs genres musicaux à savoir le Desert Blues, Jazz, l’afro beat, le flamenco, le targui blues, la pop, le R&B, le rock, le Hip hop ou encore la musique électronique. Ce rendez-vous annuel organisé depuis l’année 2000 par la délégation de l’UE en Algérie en collaboration avec le ministère de la Culture et des Arts, l’Office national de la Culture et de l’Information (ONCI) ainsi que le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA), a pour but de renforcer le dialogue interculturel. Le 24e Festival culturel européen de musique se poursuit avec, au programme de la soirée de vendredi, la Suède avec le duo « Sousou et Maher Cissoko » et l’Italie, avec « Tommy Kuti ».